“Nos prédécesseurs en course au large étaient de grands guerriers”, sourit le navigateur Thibaut Vocell-Camus, qui décrochera la médaille dans son trimaran de 15 m à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), auprès de l’AFP. Le gouverneur français Thibaut Vauchel-Camus avec le collectionneur français Jacky Laurant, présentant la médaille Louis XIV avant de partir pour la Route du Rhum. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP) Le marin veut « redonner un peu d’humilité » et « d’histoire » aux skippers souvent perçus « comme des super-héros » alors que leurs lointains ancêtres sont partis dans des conditions difficiles pour « des voyages lointains très compliqués ». Un “héritage” que les marins d’aujourd’hui portent désormais “pour le sport” en traversant les flots de l’Atlantique : “à travers la généalogie de la culture maritime, le point de départ (de la course au large, ndlr) c’est autour des corsaires et des grands explorateurs”, a-t-il il ajoute. La médaille a été détenue pendant trois cents ans par les descendants du corsaire, avant d’être rachetée aux enchères en octobre 2020 par Jacky Lorant, ancien homme d’affaires malouin aujourd’hui à la retraite, pour 620 000 € (dont 120 000 € de frais). C’est l’une des trois seules médailles à conserver ses diamants sur les 400 offerts par Louis XIV. Le bijou a été remis mardi soir 8 novembre à Thibaut Vauchel-Camus, dont le voilier porte les couleurs de la Fondation d’aide à la recherche sur la sclérose en plaques (Arsep), par son nouveau propriétaire, partenaire du navigateur lors de la dernière deux éditions de la Route du Rhum. L’histoire de Saint-Malo est étroitement liée à celle de ces auxiliaires de la Royal Navy, chargés par leur état de la guerre sur mer, comme le célèbre Robert Surcouf 1773-1827). Contrairement à ses lointains prédécesseurs, Thibaut Vauchel-Camus estime que “pour ne pas prendre trop de risques” pour “s’exposer à des méchants”, les navires modernes sont “surveillés en temps réel, bien surveillés et observés”. Sa précieuse cargaison sera placée « en toute sécurité » dans le « coffre-fort » de son voilier.