Après plusieurs semaines où les conditions ne permettaient plus de traverser la Manche, ce week-end a été marqué par un grand nombre de tentatives de traversées de passeurs, ramassant des migrants tentant de traverser vers l’Angleterre. L’Autorité maritime de la Manche et de la mer du Nord a annoncé avoir mené de multiples opérations de sauvetage vendredi 11 novembre et samedi 12 novembre pour aider trois navires en perdition, avec un total de 142 personnes secourues. Ces opérations de sauvetage ont été respectivement menées par une vedette rapide de la société nationale de sauvetage maritime, avec l’aide de l’aide belge. d’un bâtiment de la marine française et d’un bureau des douanes françaises. Les naufragés ont été conduits vers les ports de Dunkerque et de Calais où ils ont été pris en charge par la police des frontières et les services de secours, SDIS ou SAMU selon les cas.
“Ils refusent l’aide qui leur est apportée”
De son côté, la maire (LR) de Calais Natacha Bouchart a déclaré à BFMTV samedi soir : “Depuis le début de la soirée, il y a eu 14 tentatives de franchissement, […] ce qui correspond à environ 500 migrants réfugiés, majoritairement de nationalité syrienne, kurde ou afghane, qui ont plus de moyens pour payer les traversées. Le sélectionneur confie avoir été témoin du sauvetage d’un bateau de 50 personnes, puis a été pris en charge à un poste de secours sur la plage. Lire aussi Nord : des migrants jettent des pierres sur les policiers qui tentent d’empêcher la traversée de la Manche « Les migrants sont alors hébergés par les services de l’Etat à Dunkerque ou à Calais, mais très souvent ils refusent l’aide qui leur est apportée. Dans ces embarcations, les passeurs ou les pagayeurs conseillent de ne pas suivre l’aide humanitaire qui leur est proposée”, a-t-elle ajouté, précisant que les migrants secourus sous ses yeux ne sont restés que quatre minutes au poste de secours avant d’être remontés à bord par les passeurs pour essayez de traverser à nouveau la nuit suivante. Des heurts ont éclaté samedi matin lorsque la police a tenté d’empêcher les passages à niveau près de Gravelines. La police des frontières et la police nationale du commissariat de police de Dunkerque sont bien intervenues pour repousser une tentative de franchissement en direction du Royaume-Uni et ont subi en retour un “caillassage”, selon le site de Beauvau, qui a toutefois salué une “opération réussie”. . “C’était une opération normale de lutte contre l’immigration”, précise la préfecture du Nord, qui laisse entendre que parmi les dizaines de policiers présents, certains ont en effet “fait face à une résistance violente” de la part des migrants. Aucun officier n’a été blessé selon les premières informations et la police n’a procédé à aucune arrestation.
40 000 traversées depuis le début de l’année
Côté britannique, on estime que le nombre de migrants effectuant la dangereuse traversée a passé dimanche la barre des 40.000, un record, selon le ministère de la Défense. Ce week-end seulement, 972 personnes ont traversé la Manche dans 22 petits bateaux samedi, portant le total depuis le début de l’année à 40 885. Pour l’ensemble de l’année 2021, 28 526 traversées ont été enregistrées. C’était déjà un record. Ces chiffres croissants font pression sur le gouvernement, car les conservateurs ont fait de la lutte contre l’immigration une priorité absolue après le Brexit et le système d’asile est plus débordé que jamais. Les gouvernements conservateurs successifs ont pensé à tout, abandonnant certaines idées illégales ou irréalisables telles que pousser des bateaux hors des eaux britanniques avec des vagues artificielles, enfermer des migrants dans l’offshore océanique ou les envoyer dans des îles éloignées. Le dernier plan, annoncé sous Boris Johnson, prévoit d’envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda, mais ce plan est au point mort. La question est un point de tension avec Paris, alors même que les deux pays ont annoncé vendredi dans un communiqué commun des « progrès » dans la recherche d’un nouvel accord sur la question. Le Royaume-Uni serait prêt à payer 80 millions de livres sterling supplémentaires (91 millions d’euros) à la France pour des renforts de police sur les plages françaises, tandis que les agents britanniques auraient accès aux centres de contrôle français. Au Royaume-Uni, les récentes révélations de centres d’accueil surpeuplés ont suscité la polémique dans un pays où la population reste largement favorable à l’accueil des migrants. La ministre de l’Intérieur Suella Braverman, d’extrême droite, s’est également choquée, qualifiant l’afflux de migrants arrivant au Royaume-Uni d’”invasion”, des propos jugés “épouvantables” par l’ONU. À VOIR AUSSI – Ocean Viking : l’Italie n’a pas agi “comme un État européen responsable”, déplore la France