• Lire aussi : Russie : l’idéologue Dougin réitère son soutien à Poutine après le départ à la retraite de Kherson Des comptes Telegram proches de Wagner ont posté une vidéo montrant un homme, le crâne collé à un bloc de pierre, frappé à la tête avec un couteau. Selon ces sources, il s’agirait d’un soldat du groupe qui s’est délibérément rendu à l’armée ukrainienne, mais a ensuite été repris par les Russes. “Dans cette performance, on voit que (cet homme) n’a pas trouvé son bonheur en Ukraine, mais qu’il a rencontré des gens impolis, mais justes”, a commenté Evguéni Prigojine, patron de Wagner, comme l’a rapporté dimanche son bureau de presse. “C’est un merveilleux projet de mise en œuvre, il peut être vu en une seule séance. J’espère qu’aucun animal n’a été blessé pendant le tournage”, a ajouté M. Prigojine. L’AFP n’a pas pu confirmer l’authenticité de cette vidéo ni de ses auteurs. La vidéo se compose de trois clips : les deux premiers montrent un homme, identifié comme Yevgeny Nuzhin, expliquant, apparemment aux journalistes après avoir été capturé, qu’il s’est volontairement rendu à l’armée ukrainienne pour se battre pour ses côtés “anti-Poutine”. Le dernier clip montre le même homme, le visage collé à une pierre, disant qu’il s’est rendu le 4 septembre. Il est alors frappé avec un marteau de forgeron. L’ONG Gulagu.net, spécialisée dans la défense des prisonniers en Russie, affirme que Yevgeny Nuzhin était un prisonnier recruté dans une colonie pénitentiaire russe pour combattre en Ukraine. L’ONG a demandé au président ukrainien Volodymyr Zelensky de faire la lumière sur les raisons pour lesquelles cet homme, après s’être rendu, pouvait retomber aux mains des Russes. Gulagu.net a évoqué deux possibilités : il aurait pu être enlevé dans le territoire contrôlé par Kiev ou échangé contre des prisonniers ukrainiens. Depuis 2014, les mercenaires du groupe Wagner sont accusés de servir les intérêts du régime de Vladimir Poutine et d’avoir commis des exactions dans de nombreuses zones de conflit, de la Syrie à l’Ukraine, de l’Afrique à l’Amérique du Sud. Le journal d’investigation russe Novaya Gazeta a précédemment affirmé, avec un support vidéo, que les hommes de Wagner avaient battu un prisonnier en Syrie avec des masses en 2017, puis l’avaient décapité et brûlé. Ces derniers mois, le groupe a opéré activement sur le front ukrainien, en soutien à l’armée russe. Il est soupçonné d’avoir fait le tour des prisons russes pour recruter des détenus en échange d’une remise de peine. En septembre, Yevgeny Prigojine, 61 ans, a reconnu avoir fondé l’organisation paramilitaire après des années de déni. Cette semaine, il s’est également vanté d’avoir mené un trafic d’influence aux États-Unis.