Posté à 5h00
Émilie Bilodeau La Presse
L’emballage des médicaments doit être bilingue partout au Canada. Mais au cours des dernières années, Santé Canada a accordé des exemptions aux fabricants justement pour pallier certaines pénuries, explique Bertrand Bolduc, président de l’Ordre des pharmaciens du Québec. « Lorsque cela se produit, les pharmaciens sont alertés et préparent des étiquettes en français à apposer sur les produits. On sait que c’est pour une situation temporaire et un besoin pressant », a-t-il dit en réponse à un article du Toronto Star qui prétend que la pénurie est causée notamment par des étiquettes qui doivent être dans les deux langues officielles. L’article a été vivement critiqué sur les réseaux sociaux et qualifié de “francophobe” par les internautes. “Le Star dit qu’en raison de notre emballage bilingue, il est épuisé. C’est complètement faux et ridicule. C’est même idiot comme commentaire », a déclaré M. Bolduc. Le président de l’Ordre des pharmaciens cite également l’exemple des collyres introduits au plus fort de la pandémie. L’emballage du traitement du glaucome était en espagnol. Un médicament pour traiter l’asthme a également été importé d’Espagne il y a quelques années. Dans les deux cas, les pharmaciens ont apposé une étiquette avec les principes actifs et le mode d’emploi en français. Benoit Morin, président de l’Association des pharmaciens propriétaires du Québec, s’est également dit « surpris » d’entendre parler de l’article du Toronto Star. Il s’est demandé si le quotidien “cherchait le scandale là où il n’y en a pas”. Ce n’est pas la première fois que des médicaments sont importés de l’étranger. Lorsque cela se produit, nous nous organisons avec des dépliants ou des autocollants dans la langue du patient. Benoit Morin, président de l’Association des pharmaciens propriétaires du Québec «Le Tylenol que nous fabriquons derrière le comptoir, nous devons aussi l’appeler ainsi. On utilise une fiche qui contient le dosage », ajoute M. Morin.
Demande plus élevée
Au lieu de cela, les deux pharmaciens soutiennent que la pénurie de médicaments pour enfants est causée par une demande plus élevée que d’habitude. « Il y a le COVID-19, le virus respiratoire syncytial et la grippe qui circulent en même temps. Ces virus causent de la fièvre, de la toux et des douleurs, alors nous vendons plus d’acétaminophène. Ça ne devient pas plus compliqué que ça », dit M. Bolduc. La circulation de ces trois virus respiratoires a augmenté le taux d’occupation des urgences pédiatriques au pays cet automne. Pour approvisionner les hôpitaux, Santé Canada a récemment approuvé l’importation “exceptionnelle” de dizaines de milliers d’unités d’ibuprofène des États-Unis et d’acétaminophène d’Australie. « L’ibuprofène a été introduit et la distribution aux hôpitaux est en cours. L’introduction de l’acétaminophène est prévue pour bientôt », a confirmé Santé Canada par courriel. L’amoxicilline, un autre médicament pour enfants, est également en rupture de stock. C’est un antibiotique utilisé pour traiter les infections de l’oreille, la pneumonie et la bronchite. Depuis le début de la pénurie au début de l’été, les pharmaciens gardent plus souvent l’acétaminophène et l’ibuprofène pour enfants derrière leur comptoir, confirme Benoit Morin. Les installations limitent également l’achat à un produit par visite. Le manque crée de l’anxiété. Quand les gens le voient [du Tylenol ou de l’Advil], ils l’achètent même s’ils n’en ont pas besoin. Il crée une ellipse artificielle. Benoit Morin, président de l’Association des pharmaciens propriétaires du Québec Sur les 2 000 pharmaciens de la province, il estime qu’une centaine sont capables de fabriquer du Tylenol derrière leur comptoir. La version adulte est parfois recommandée pour les enfants ayant atteint un certain poids.
Parents découragés
Le week-end dernier, Kevin Lessard est passé par trois pharmacies d’Aylmer pour mettre la main sur une bouteille très recherchée de Tylenol ou d’Advil. Son petit ami a le virus respiratoire syncytial. Aucune des trois parties n’avait la drogue. PHOTO FOURNIE PAR KEVIN LESSARD Maude Legault-Lamont, Kevin Lessard et leur chum “Mon garçon avait beaucoup de toux, des maux de tête, des maux de gorge et avait de la fièvre pendant trois jours”, raconte le père de l’enfant de 7 ans. Frustré, M. Lessard demande à son père de visiter les pharmacies d’Ottawa et de Gatineau. Un pharmacien a offert des comprimés de Tylenol pour adultes en fonction du poids de l’enfant. “Il a dit que je pouvais donner le comprimé entier à mon garçon et que s’il était trop gros, l’écraser et le mettre dans une compote ou un yogourt, cela aiderait à masquer le goût”, explique M. Lessard. Son petit ami allait un peu mieux jeudi au moment d’écrire ces lignes.
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