EN DIRECT. Législatives 2022 : résultats définitifs, députés élus… Regardez les réactions pour le second tour Au lendemain de l’élection, Marin Lepen a demandé la présidence de cette commission, constatant « tout [son] le parti a le droit », après avoir réuni 89 sièges dimanche après-midi. Franceinfo résume en trois questions les enjeux de cette opération.

1 Que fait le Comité économique ?

La commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire est l’une des huit commissions permanentes de l’Assemblée nationale (économique, sociale, affaires étrangères, etc.). Exerce un contrôle direct sur l’action du gouvernement et l’application de la loi. Pour cela, la commission utilise les moyens à sa disposition : auditions et missions d’information, en détail le site internet de l’Assemblée nationale. Depuis 1999, le comité est doté d’une mission d’évaluation et de suivi (MEC) chargée d’évaluer chaque année les résultats des différentes politiques publiques. Avec la commission des finances du Sénat, elle a également un rôle à jouer dans le contrôle du budget de l’État. Elle peut également statuer sur certaines nominations du président de la République, comme le prévoit l’article 13 de la Constitution : « Le pouvoir de nommer le président de la République s’exerce après avis public de la commission permanente compétente de chaque assemblée. “Dernière corde à son arc : le président de la commission peut demander le début d’une commission d’examen du Parlement.

2 Comment le comité est-il présidé ?

“La Constitution nous engage”, a déclaré lundi à franceinfo Marc Fesneau, évoquant la possibilité que le Rassemblement national (RN) reprenne la commission. Mais le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire se trompe : la présidence de la commission des finances est confiée au plus grand groupe d’opposition depuis 2008, mais c’est une pratique que ni la Constitution ni le règlement intérieur de l’Assemblée nationale n’imposent. L’article 39 du règlement précise seulement que « seul un député appartenant à un groupe qui s’est déclaré dans l’opposition peut être élu président de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle financier ». Le poste devrait être attribué, lors d’un vote auquel la majorité ne participe pas traditionnellement, à un député de l’opposition, mais pas nécessairement par le groupe le plus large. Le rapporteur de la commission est membre de la majorité.

3 À qui la présidence pourrait-elle revenir ?

C’est la grande incertitude des jours à venir. Jusqu’à présent, Eric Worth a présidé le comité en tant que républicain. L’ancien député de l’Oise avait finalement rejoint le groupe de la majorité parlementaire début février, mais avait refusé de se retirer. Une bataille entre RN et LFI fait rage pour prendre le relais. Alors que LFI a déjoué sa volonté de diriger le comité pendant la campagne, le parti d’extrême droite réclame également l’opération dès l’annonce des résultats. Le porte-parole du RN Philippe Ballard, élu député de l’Oise, a assuré à franceinfo que le poste devrait être rendu à sa formation en raison de son statut de “premier parti d’opposition”. Au sein du RN, le seul député ayant un profil de spécialiste des finances publiques est Jean-Philippe Tanguy, le concepteur du programme économique de Marine Le Pen lors de la présidentielle. Avec 89 députés, le RN est en effet le plus grand groupe d’opposition en ce moment. Mais ce régime le doit au manque d’accord au sein des Nupes, la coalition des partis de gauche, pour former un groupe unique de 133 députés en demi-cercle. Lundi, le PS (26 sièges), l’EELV (23) et le PCF (12) ont rejeté une proposition du leader de LFI (72) Jean-Luc Mélenchon pour former ce groupe uni. Sans former d’équipe, les Nupes pourraient présenter un candidat commun à la présidence. “Il aura un candidat commun, tous les élus Noupes voteront pour ce candidat commun”, a confirmé lundi matin l’eurodéputée LFI Manon Aubry sur BFMTV. “Ce n’est pas la plus grande opposition [qui gagne]”Mais le candidat qui obtient le plus de voix, les députés de la majorité ne votent pas”, a déclaré la députée Clémentine Autain (LFI) sur Twitter. Rien de constitutionnel ! Le tout issu du règlement d’AN. Et ce n’est pas la +grosse opposition mais la candidature qui recueille le plus de voix, les députés de la majorité ne votent pas. #Nupes est donc le meilleur endroit. A quoi jouez-vous en choisissant RN ? — Clémentine Autain (@Clem_Autain) 20 juin 2022 Encore faut-il que la majorité présidentielle choisisse de respecter la tradition parlementaire en ne participant pas au vote, prévu le 30 juin, selon le site de l’Assemblée nationale.