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M. Le Gayic, qui appartient au parti Tavini huira’atira (“servit le peuple”), a recueilli 50,88% des suffrages, selon le département polynésien, contre 49,12% pour Bouteau. C’est une victoire inattendue pour le jeune indépendantiste, puisqu’au premier tour il est arrivé deuxième avec 20,10 %, contre 41,90 % – à plus de vingt points de retard – de son rival. Dans cette circonscription, M. Le Gayic succède à Maïna Sage, qui appartenait à l’UDI et ne s’est pas présentée aux élections. M. Le Gayic dépasse ainsi le record du plus jeune député de l’histoire de la Ve République, jusque-là détenu par Marion Maréchal, élue alors avec l’étiquette Front national (devenu depuis Rassemblement national). En 2012, Marin Le Pen, alors nièce de 22 ans, remporte la 3e circonscription de Voclus, à Carpentras, face au député UMP sortant Jean-Michel Ferrand. La petite-fille de Jean-Marie Le Pen avait bénéficié du maintien durant ce triangle de la socialiste Katrin Arkilovich. Lire aussi : Législatives 2022 : à midi la participation au second tour était de 18,99 %, en légère hausse par rapport à dimanche dernier

Excellent orateur, maintes fois primé

Né en 2000 à Papeete, M. Le Gayic a grandi à Tubuai, une île au large de l’archipel australien puis à Tahiti. Il a obtenu une double licence en sciences politiques et en histoire à l’université Paris-VIII, avant d’intégrer un DEA de recherche en sciences politiques à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), suspendu pour la campagne polynésienne. Durant ses études, il a été président de l’Association des étudiants de Polynésie française (AEPF) puis de la Fédération des associations d’étudiants de Polynésie française (FAEPF). L’accession à la pleine souveraineté de la Polynésie française est le fondement de sa politique d’engagement. Il veut également protéger l’emploi local et la terre, ainsi que proposer la citoyenneté maoïste. Il milite également pour l’adaptation de l’enseignement supérieur à la réalité polynésienne et pour la protection de l’environnement. Orateur hors pair en français et en tahitien, il a remporté de nombreux prix dans des concours de déclamation et de danse tahitienne. Il a également dirigé un groupe de chant traditionnel. Lire aussi : Résultats des élections législatives 2022 : revers pour la majorité aux Antilles-Guyane, les indépendantistes au pouvoir en Polynésie

Une caisse pleine d’indépendantistes en Polynésie

Le parti indépendantiste Tavini huira’atira remporte un franc succès en Polynésie, réussissant à faire élire ses trois candidats à l’Assemblée nationale. Outre Tematai Le Gayic dans la 1ère circonscription, Steve Chailloux, un jeune enseignant de Tahiti, a été élu avec 58,89% des suffrages dans la 2ème circonscription contre le candidat à la présidentielle, Tepuaraurii Teriitahi (41,11%). La victoire du député sortant Moetai Brotherson (61,32 %) était plus qu’attendue dans la 3e circonscription : il a battu Tuterai Tumahai (38,68 %), un novice en politique qui avait surpris en exprimant à plusieurs reprises son engagement durant la campagne de son adversaire aux idées. . Les étiquettes politiques nationales ont peu d’influence sur les électeurs polynésiens, qui sont largement guidés par les directives des partis locaux. Le Parti de l’Indépendance doit aussi sa victoire à un front d’opposition face à la majorité locale. C’est la première fois que le parti indépendantiste Tavini huira’atira parvient à faire élire plus d’un député et la première fois qu’il remporte des élections sans alliance. A un an des élections territoriales, scrutin le plus important de Polynésie française, c’est aussi un avertissement au parti majoritaire et au gouvernement d’Edouard Fritz, qui font face aux difficultés de la crise financière après l’épidémie de Covid-19. Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés L’affaire de la majorité pertinente, impensable du deuxième quinquennat d’Emanuel Macron
Le monde avec l’AFP