Ce mardi matin dans les rues de la ville, c’est un impressionnant défilé de remorques, chargées de véhicules détruits par la grêle parfois autant qu’”une balle de tennis” selon certains témoignages. Des dizaines de refuges, certains venus spontanément de toute la Gironde pour venir en aide aux sinistrés, ont investi les toits des maisons. L’objectif est de sceller au maximum les habitations, alors que de nouveaux orages sont attendus mardi après-midi. La gendarmerie et la mairie mettent toutefois en garde contre de faux scellés qui tentent de saisir l’occasion pour tromper les victimes. Les nettoyeurs ont également commencé à déambuler dans l’artère principale de la ville en fin de matinée, lorsque les trottoirs sont jonchés de gravats, principalement des tuiles taillées en miettes, mais aussi des restes de pare-chocs ou de panneaux de voitures…

“Au bout de cinq minutes, de vraies balles de tennis sont tombées”

Il est péjoratif de dire que les habitants sont choqués, certains ont encore du mal à contrôler leurs émotions, voire leur colère. Muna, qui vit dans la ville depuis vingt ans, a vu son toit détruit et sa maison partiellement inondée lors de cet horrible incident. Paniquée, elle a trouvé refuge dans les toilettes après les premiers orages de grêle. Puis les fenêtres de son toit ont commencé à exploser sous la force des coups. “Cela n’a duré que quelques minutes, mais il n’y a eu que de très gros grêlons, puis de l’eau a commencé à entrer dans la maison, notamment à cause des projecteurs”, raconte-t-il. “Nous avons essayé d’appeler les pompiers mais ils étaient épuisés. » “Il était 21h30. “quand le ciel s’est mis à s’assombrir”, se souvient ce jeune couple, qui vit en appartement. “En une minute, de fortes pluies sont arrivées, puis de la grêle. Au bout de cinq minutes, de vraies balles de tennis tombaient. Tout le deuxième étage de notre maison a été inondé, nous habitons au premier étage, nous avions aussi de l’eau dans notre appartement, mais pas beaucoup de dégâts. Par contre, nos voitures sont mortes, comme tout dans la maison… « Le couple a dû se rendre à la mairie le matin pour obtenir un document réclamé par les compagnies d’assurances. Des dizaines de voitures touchées par la grêle à Taillan-Médoc – Mickaël Bosredon / 20 minutes

“Une catastrophe…”

Plusieurs commerces ont également été gravement touchés. “J’ai été prévenu dans la nuit que l’orage commençait à être violent en Thaïlande”, raconte le commerçant, qui n’habite pas la ville. Puis j’ai allumé la caméra de surveillance et j’ai vu que le plafond commençait à trembler. J’ai sauté dans ma voiture pour aller voir ce qui se passait. Quand je suis arrivé en Thaïlande, j’ai tout de suite compris ce qui se passait… » Des feuilles et des branches d’arbres, finement hachées, couvraient les rues. “C’est une catastrophe”, conclut-il en regardant le plafond effondré de son entreprise. Un toit s’effondre à Taillan-Médoc après un orage de grêle – Mickaël Bosredon / 20 minutes Selon la circonscription de Gironde, 219 demandes d’intervention ont été faites dans la commune de Taillan-Médoc et 240 à Saint-Médard-en-Jalles, la commune voisine également durement touchée, sur 862 demandes d’intervention dans tout le Département. “Les dégâts matériels sont importants avec de nombreuses toitures endommagées et de nombreuses installations inondées”, a précisé la préfecture. Une trentaine de personnes étaient hébergées dans les chambres ouvertes par les deux municipalités. L’unité médicale d’urgence a été appelée pour apporter un soutien psychologique aux sinistrés du Taillan-Médoc. » La maire du Taillan-Médoc, Agnès Versepuy, est dévastée. “Environ 80% des maisons de la ville ont été plus ou moins touchées et beaucoup sont inhabitées avec des toits endommagés”, dit-il. Beaucoup de gens ont quitté la communauté du jour au lendemain parce qu’ils ne pouvaient plus rester chez eux. “C’est la révélation”, conclut-il.