A l’écrasante majorité, deux partis contestataires se sont constitués comme premiers groupes d’opposition, un président de l’Assemblée nationale défait… Au soir du second tour des élections législatives, la logique de la majorité a été brisée de toutes parts sous la pression des abstention et campagne coquine entre ostentation et agression. Inédit sous la Ve République et plus encore depuis 2002 et la réforme du calendrier électoral, le Demi-cercle incarnera la complexité d’un paysage politique fragmenté. Ensemble! remporte 246 sièges, la Nouvelle Union populaire sociale et écologique (Nupes), 142, le Rassemblement national (RN), 89, le parti Les Républicains et l’Union des démocrates et indépendants (UDI), 64, la gauche hors Nupes, 13 Les députés élus dimanche 19 juin débuteront officiellement leur mandat mercredi, avant le début de la 16ème législature mardi 28 juin. Entre ces deux délais, sept jours sont offerts aux élus du mandat précédent pour libérer leurs bureaux et reloger les jeunes au Palais-Bourbon. Sept jours qui ne seront pas longs pour les différentes formations, qui devraient prendre leurs marques dans cette nouvelle composition politique et parlementaire. Quelle est la position vis-à-vis de la majorité relative d’Emanuel Macron ? Quel avenir pour les alliances électorales comme Together ! ou Nupes? Quelle présidence pour l’Assemblée nationale et les différents groupes parlementaires ? Les négociations qui auront lieu cette semaine autour de la composition de ces groupes qui ont été officialisées le 28 juin sont l’ultime confrontation – après ce “troisième tour” – entre la majorité et l’opposition. Lors de la précédente législature, l’Hémicercle comptait jusqu’à dix groupes parlementaires en raison de conflits internes au sein de La République en marche (LRM), qui avait perdu sa majorité absolue – de 314 à 266 à la fin de la législature.

Défis organisationnels

Ce nombre fatal de dix entités à l’Assemblée nationale pourrait être à nouveau atteint et poserait des défis organisationnels importants à la fondation. Sur les dix groupes parlementaires possibles, sept seront dans l’opposition, dont trois – LR, La France Insoumise (LFI) et RN – pourront déposer une motion de censure pour renverser le gouvernement (qui en exige initialement 58) et pour saisir le Conseil constitutionnel après examen du texte (60 signatures au moins). Qui dit opposition sous la Ve République dit afflux d’amendements et travail législatif en cours pour les agents de l’Assemblée nationale, qui vont devoir faire face à de nombreuses revendications du Nupes, là où, lors de la législature précédente, dix-sept députés LFI avaient usé et parfois abusé les avalanches d’amendements pour contenir leurs adversaires. Il ne vous reste plus qu’à lire 62,05% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.