Le « conflit » n’a pas attendu que la lumière des télévisions s’éteigne. 19h15, dimanche 19 juin. Les macronistes voient les résultats du second tour des élections législatives chuter. La majorité relative prédite par les sondages s’avère bien plus faible que prévu. il manque quarante parlementaires pour pouvoir voter sur les textes. Lors d’une réunion en audioconférence, les représentants de La République en marche (LRM) préparent les éléments de langage à utiliser dans les médias à partir de 20 heures. Celle du gouvernement, Olivia Grégoire, exhorte ses camarades à envoyer un message positif malgré la catastrophe. “Il faut dire : ‘C’est une victoire décevante, mais une victoire quand même’”, a-t-il dit.
Colère de la députée des Yvelines (LRM) Aurore Bergé : « Mais on ne peut pas dire que c’est une victoire ! “Son collègue, Roland Lescure, et la ministre de l’Energie, Agnès Pannier-Runacher, s’opposent tour à tour à la “position positive” de la ministre des affaires étrangères. Le recours au déni n’apporte rien de bon. Avant de se rendre sur le plateau de France 2, Olivia Grégoire reçoit un coup de fil d’Emmanuel Macron, qui lui donne quelques consignes. La ligne à profil bas est requise.
Depuis l’Elysée, le chef de l’Etat tente de définir une stratégie pour ne pas voir son nouveau quinquennat sombrer dans le port. La première ministre Elizabeth Bourne était invitée. Elle découvre ces meetings politiques où elle n’a jamais mis les pieds. Les deux alliés, Edouard Philippe et François Bayrou, désormais indispensables avec leurs équipes Horizons et MoDem, sont également présents. Tout comme le trio d’experts politiques de droite, le conseiller Thierry Solère et les ministres Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu. L’eurodéputé Stéphane Séjourné, ancien conseiller de M. Macron, complète le tableau.
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La réunion est en retard. Quel message faire passer dans ce contexte inédit ? De Marin Le Pen à Jean-Luc Melanson, tous les députés de l’opposition officielle se sont déjà exprimés. Elisabeth Borne, semble bouleversée dans le silence de l’Elysée. Le chef du gouvernement ne se rend à Matignon que peu avant 22 heures pour prendre la parole, une demi-heure plus tard, la voix vide et le visage fermé. “L’Assemblée nationale n’a jamais connu une telle formation sous la Ve République. “Cette situation est un danger pour notre pays”, a-t-elle déclaré. Il promet simplement de poursuivre une “majorité d’action”.
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