• À lire aussi: 53 résidences supplémentaires évacuées à La Baie
Ce sont environ 200 personnes qui s’ajoutent au bilan des évacués à la suite du glissement de terrain survenu lundi dernier sur la 8e avenue à La Baie.
Courtoisie Ville de La Baie
Périmètre d’évacuations à La Baie le samedi 18 juin, 2022.
La décision a été prise par la sécurité civile samedi après une demande des ingénieurs qui ont procédé aux forages au haut de la colline.
Ces résultats préliminaires laissaient craindre le pire alors qu’un scénario semblable à celui du glissement de terrain de Saint-Jean-Vianney, survenu en 1971, a été évoqué.
Vers 7h15 dimanche matin, l’ensemble des résidents ciblés avaient quittés, emportant avec eux biens précieux, souvenirs et nécessaire pour une évacuation qui pourraient durer des semaines.
Une rencontre est prévue plus tard en matinée pour rencontrer ces nouveaux sinistrés et faire le point sur la situation avec eux.
Dramatique
Le conseiller municipal et président de l’arrondissement La Baie Raynald Simard s’est présenté dans le quartier évacué dimanche matin, visiblement encore sous le choc du malheur qui frappe ses concitoyens.
Photo Pierre Paul Biron
Le conseiller municipal et président de l’arrondissement La Baie Raynald Simard
«J’ai reçu beaucoup de textos hier soir et c’est dramatique. De faire cogner à notre porte pour se faire dire : ‘’ tu as jusqu’à 7h demain matin pour t’en aller et si tu peux partir tout de suite, va-t’en, c’est dramatique», confiait l’élu, ajoutant que les citoyens comprenaient malgré tout les raisons derrière la mesure drastique.
«Ces gens-là savent qu’on ne fait pas ça pour leur nuire, qu’on fait ça pour leur sécurité. Ils ont compris.»
Le député provincial de la circonscription de Dubuc, François Tremblay, est également venu constater l’ampleur de la situation tôt en matinée.
Photo Pierre Paul Biron
Le député provincial de la circonscription de Dubuc, François Tremblay
Sans vouloir trop s’avancer puisque la situation demeure évidemment en évolution, il a tout de même admis que le secteur pourrait être appelé à se transformer dans l’avenir.
«Avec les nouveaux schémas d’aménagement, les projets de loi qui ont été travaillés à Québec par rapport notamment aux réalités des zones inondables, c’est définitif que si les secteurs comme ceux-là sont instables et à risque, je pense qu’il va être logique de relocaliser et de réévaluer la possibilité de construire dans des zones comme celle-là. Ça devient du gros bon sens», a indiqué l’élu, assurant que le gouvernement serait présent pour accompagner les gens «afin qu’ils ne ressentent pas trop l’anxiété et tout ce que ça implique».
Digue de sable
Pendant ce temps, la Ville s’activera à sécuriser le périmètre pour éviter d’avoir à ordonner d’autres évictions en cas de mouvements de sol. Des digues de sables d’une hauteur de 4 mètres seront notamment aménagées en urgence pour retenir d’éventuels débris.
«On veut faire ça pour retenir la coulée de boue si jamais ça tombe. Ça permettrait de ne pas évacuer encore plus loin autour», a brièvement commenté dimanche matin Christian Fillion, chef de division gestion et analyse des risques au Service d’incendie de Saguenay. Le total des évacuations s’élève actuellement à 76 résidences.
Samedi, lors d’un point de presse tard en soirée, son collègue Steeve Julien précisait que le sol qui se trouve sous les résidences évacuées était «très friable».
«C’est en profondeur. Ça pourrait provoquer un glissement de terrain de grande importance. Actuellement, le sol est vraiment presque [à la verticale] et dans les prochains jours, ils nous disent que des morceaux de terrain vont s’écrouler et le sol va reprendre sa pente normalement», précise le directeur adjoint du service incendie.
«En reprenant sa pente, il va se manger plusieurs mètres de terrain en amont de tout ça, ce qui va emmener quelques résidences.»
Certains échos des travaux de forage effectués cette semaine laissent croire que les ingénieurs ont traversé un sol presque entièrement composé d’argile et de terre gorgée d’eau, ce qui expliquerait la décision d’évacuer massivement le secteur.
«Ça l’air que c’est de la bouette jusqu’au fond. Ils m’ont dit qu’ils n’ont pas touché de roche ou de solide», confiait au Journal un résident du secteur qui a discuté avec les ingénieurs.
Plus de détails à venir…