Tremblement de terre dans le Finistère. Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a été battu, dimanche 19 juin, au second tour des élections législatives dans la 6e circonscription par la candidate socialiste de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), Mélanie Thomin. Ce dernier a recueilli 50,87% des suffrages, contre 49,13% des voix de M. Ferran, pourtant premier au premier tour (avec 33,56% contre 31,16%). Si la coalition présidentielle de l’Ensemble ! a obtenu une majorité relative à l’Assemblée nationale, est un coup dur pour Emanuel Macron, qui y perd l’un des premiers élus qui l’ont soutenu en 2016. Lire aussi : Résultats des élections législatives 2022, en direct : la ministre Amélie de Montchalin salue Jérôme Guedj. Olivier Faure et Fabien Roussel ont été réélus
Cas des Mutuelles de Bretagne
Habitant de Bretagne depuis la fin des années 1990, conseiller général du Finistère, puis conseiller régional, Richard Ferrand a d’abord occupé un poste au Palais-Bourbon, sous les couleurs du Parti socialiste, en 2012. Il a rapidement pris le volant d’Emanuel Macron lorsqu’il commence son ascension politique. Fin 2016, il devient secrétaire général d’En marche !, le mouvement du futur président. Réélu en 2017 sous le drapeau de La République en marche (LRM).
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M. Ferran n’a démissionné de la délégation nationale que provisoirement, suite à l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée, lorsqu’il a rejoint le gouvernement en tant que ministre de la Cohésion des territoires. En poste depuis un peu plus d’un mois, il fait face à des accusations d’”intérêts illégaux” dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne, une association à but non lucratif qui a dirigé de 1998 à 2012 – des événements que la justice jugeait prévisibles.
Immobilité
L’incident a provoqué sa démission du gouvernement. Richard Ferran reste cependant un véritable rouage du camp présidentiel, devenant président du groupe parlementaire LRM, puis gagnant le perchoir – la présidence de l’Assemblée nationale – en 2018, lorsque son occupant d’alors, François de Rougi, est invité à le gouvernement.
Pour certains observateurs au Parlement, sa présidence a été marquée par une suppression relative de l’Assemblée nationale au cours d’un quinquennat pourtant marqué par des crises sociales et sanitaires. Les gros travaux de modernisation ont été mis de côté à l’arrivée. Les quelques réformes que M. Ferran a entreprises ont laissé plus de place aux oppositions, sans les satisfaire.
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