Depuis retirée, la publication d’Ameublement Lavoie & Lachapelle nommait 11 clients, mais ne les identifiait pas avec un lien vers leur page personnelle. Il lisait également: “Contactez-nous, s’il vous plaît écrivez-moi en privé au sujet de vos retards de paiement.” La copropriétaire du magasin, Béatrice Lavoie, dit avoir supprimé le message parce que “les gens postaient de mauvais commentaires sur l’entreprise”. Ce n’est pas la première fois qu’Ameublement Lavoie & Lachapelle utilise la technique, “et nous le referions s’il n’y avait pas les commentaires négatifs”. Les personnes visées sont toutes des membres autochtones de la communauté attikamek, dont plusieurs vivent à Manawan, à moins de 100 kilomètres de Saint-Michel-des-Saints, où se trouve le magasin. “Seuls les Atticamecs ont le droit de nous créditer, donc on ne peut pas nous accuser de racisme”, plaide Mme Lavoie. De nombreux commentaires sous le message supprimé ont accusé l’entreprise de racisme anti-autochtone. Pratique légale? Ameublement Lavoie & Lachapelle est en processus de fermeture. La société procède actuellement à la liquidation de son inventaire et a mis son immeuble en vente. “Nous cesserons les opérations une fois l’immeuble vendu”, précise le copropriétaire. Selon l’Office de la protection du consommateur (OPC), publier le nom des clients de cette façon pourrait contrevenir à la loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé. Les 11 personnes visées par la publication pourraient également porter plainte auprès de l’OPC, “car une telle pratique pourrait contrevenir à la loi sur le recouvrement de certaines créances”. « Il est à noter qu’en vertu de cette loi, les personnes faisant l’objet de pratiques de recouvrement interdites peuvent réclamer des dommages-intérêts à l’auteur, ainsi que des dommages-intérêts punitifs », prévient Charles Tanguay, porte-parole de l’UCI. Selon Béatrice Lavoie, qui a racheté l’entreprise en juin 2021 avec trois autres actionnaires, l’ancien propriétaire a utilisé la technique à maintes reprises dans le passé sans s’attirer les foudres des intervenants. “L’ancien propriétaire le faisait régulièrement”, dit-il. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.