Mis à jour hier à 20h07
                Frankie TAGGART Agence France-Presse             

Dans une Amérique profondément divisée, un accord au Congrès entre élus démocrates et républicains est en effet rare, surtout sur cette question très clivante. C’est “la législation la plus importante sur la possession d’armes à feu depuis près de 30 ans”, a écrit le sénateur démocrate Chris Murphy sur Twitter. Ce texte de 80 pages “sauvera des milliers de vies”, a-t-il ajouté. L’initiative parlementaire a commencé après le massacre d’Ovalde, qui a fait 21 morts, dont 19 enfants dans une école primaire du Texas fin mai, et le massacre de Buffalo dans l’État de New York, au cours duquel 10 Noirs ont été tués. à la mi-mai. Le sénateur Chuck Sumer, chef des démocrates au Sénat, a également qualifié le texte d’”avancé”. “Bien que nous ne voulions pas tout cela, cette législation est nécessaire de toute urgence”, a-t-il déclaré dans un communiqué. Le républicain John Cornyn, qui a travaillé avec Chris Murphy sur le projet de loi, a déclaré que le texte visait à rendre les attaques de type Uvalde “moins susceptibles de se produire, tout en protégeant le deuxième amendement” à la constitution, qui autorise la possession d’armes à feu. “Je suis fier que ce projet de loi sur la santé mentale et la sécurité scolaire n’impose AUCUNE NOUVELLE LIMITATION aux propriétaires d’armes à feu respectueux des lois”, a-t-il écrit sur Twitter.

“Très grande marge”

Mais la NRA, le lobby de l’armement, s’est immédiatement opposée au texte, affirmant qu’il pourrait être utilisé pour “restreindre le marché légal des armes”. Le projet de loi “laisse trop de place aux responsables de l’État et contient également des dispositions vagues et exagérées, provoquant une ingérence dans nos libertés constitutionnelles”, a-t-elle déclaré dans un communiqué. Les mesures proposées sont bien en deçà de ce que voulait le président Biden, comme un embargo sur les armes. Le texte insiste notamment sur le soutien de lois, par Etat, qui permettraient le retrait d’armes détenues par des personnes considérées comme dangereuses. Il entend également introduire des contrôles criminels et psychologiques plus stricts sur les acheteurs d’armes âgés de 18 à 21 ans, ainsi qu’un meilleur contrôle du trafic d’armes et du financement de programmes de santé mentale. Joe Biden avait exprimé publiquement son soutien aux militants anti-armes, évoquant les mesures qu’il souhaite voir adoptées mais qui manquent dans l’accord des sénateurs : une interdiction des armes et des chargeurs de grande capacité, une vérification des antécédents pour tous les acheteurs d’armes – non seuls les moins de 21 ans – ont l’obligation de garder leurs armes verrouillées. Bien que l’accord soit limité, Moms Demand Action, qui milite pour un encadrement plus strict des ventes d’armes, y a vu “un pas de géant pour notre mouvement”, promettant de se battre “jusqu’à ce qu’il soit adopté”.