Mis à jour hier à 22h22.
Sebastian SMITH et Damon WAKEAgence France-Presse
Biden a atterri samedi à Phnom Penh, au Cambodge, pour y rencontrer des dirigeants d’Asie du Sud-Est avant de s’entretenir avec son homologue chinois lundi à Bali, en Indonésie. La rencontre entre les deux superpuissances intervient après que la Corée du Nord a lancé une série record de lancements de missiles, semblant se préparer à effectuer ce qui serait son septième essai nucléaire. Lundi, en marge du sommet du G20 en Indonésie, le président américain dira à Xi qu’il est dans l’intérêt de Pékin de “jouer un rôle constructif pour contenir les pires tendances de la Corée du Nord”, a déclaré samedi le président américain à Reuters. Conseiller Jake Sullivan. Il lui a également dit que si le développement des missiles et de l’arsenal nucléaire de Pyongyang “continue sur cette voie, cela ne conduira qu’à un renforcement de la présence militaire américaine et de la sécurité dans la région”.
Rivalité régionale
M. Sullivan, qui s’exprimait sur Air Force One à destination du Cambodge, a précisé que Joe Biden n’allait pas demander à la Chine, mais plutôt donner “son point de vue” à Xi Jinping. Ce point de vue est que “la Corée du Nord est une menace non seulement pour les États-Unis, non seulement pour (la Corée du Sud) et le Japon, mais aussi pour la paix et la stabilité dans toute la région”. MM. Biden et Xi, les dirigeants des deux plus grandes économies du monde, se sont parlé par téléphone à plusieurs reprises depuis que le démocrate est devenu président en janvier 2021. Mais la pandémie et l’aversion de Xi Jinping pour les voyages à l’étranger les ont empêchés de se rencontrer en personne. Les deux hommes ne manquent pas de problèmes, Washington et Pékin étant en désaccord sur des questions allant du commerce aux droits de l’homme dans la région chinoise du Xinjiang en passant par le statut de Taiwan. Avant le G20, Biden soulignera l’engagement américain en Asie du Sud-Est lors de réunions avec les dirigeants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), visant à contrer l’influence de Pékin dans la région. Ces dernières années, la Chine a déployé ses muscles, par le commerce, la diplomatie et la force militaire, dans une région qu’elle considère comme sa porte stratégique. M. Biden a atterri à Phnom Penh avec un programme visant à “élever” la présence américaine dans la région en tant que garant de la stabilité, a déclaré M. Sullivan.
Xi apparaît, Poutine est absent
MM. Biden et Xi entrent dans le G20 bénéficiant de récents succès chez eux : aux États-Unis, les démocrates ont affiché de solides résultats aux élections de mi-mandat, tandis qu’en Chine, Xi Jinping a remporté un troisième mandat historique à la tête du pays.
Lors du congrès du Parti communiste le mois dernier, le dirigeant chinois a mis en garde contre un climat géopolitique difficile, sans nommer les États-Unis, tout en déclarant le triomphe “inévitable” de la Chine sur l’adversité.
En plus de Joe Biden, Xi rencontrera également le président français Emmanuel Macron avant de se rendre à Bangkok plus tard dans la semaine pour le sommet de l’APEC.
Le président russe Vladimir Poutine, évincé par l’Occident après son invasion de l’Ukraine, sera absent du sommet du G20, envoyant à sa place son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Lavrov défendra le point de vue de Moscou selon lequel les États-Unis “déstabilisent” la région Asie-Pacifique en adoptant une approche de confrontation, rapporte l’agence de presse russe TASS.
Le Kremlin entretient des liens étroits avec le Vietnam et la Birmanie (Myanmar), dont l’armée est un important acheteur d’armes russes, tandis que d’autres gouvernements régionaux ont évité de se joindre aux efforts occidentaux pour isoler Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est sur le point d’assister au G20 après que sa demande de prise de parole lors de la réunion de l’ASEAN a été rejetée.