Bonjour, Vous nous interrogez sur les nombreux posts sur les réseaux sociaux accusant Rachel Keke, la députée désobéissante nouvellement élue Nupes-La France, d’avoir auparavant soutenu, entre autres, la Coalition nationale. Rachel Keke est l’une des figures marquantes de la nouvelle Assemblée nationale. Rachel Keke Raïssa, de son nom complet, a battu l’ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu au second tour des élections législatives dans le Val-de-Marne, dimanche 19 juin. Mais elle est surtout connue pour son combat du côté des femmes de ménage de l’hôtel Ibis Batignolles : la gouvernante de l’époque, cette Eléphante française, a mené une grève pendant vingt-deux mois, entre 2019 et 2021, pour réclamer de meilleures conditions de travail. Au lendemain de son élection, plusieurs groupes ou sites d’extrême droite ont découvert des contenus qu’il “aimait” ou partageait sur Facebook via un compte appelé “Raïssa Rachel Keke”. C’est notamment le cas du groupe néonazi Ouest Casual et du site Fdesouche, qui ont mis en ligne mardi 21 mai une série de captures d’écran qui auraient montré qu’il y a quelques années, Rachel Keke “a partagé Fdesouche et Marine Le Pen sur son compte Facebook”. Quand Rachel Kéké, nouvelle députée du Nupes, partageait Fdesouche et Marine Le Pen sur son compte Facebook (Mise à jour : accusée de racisme contre le Maghreb et diffusant de la propagande d’extrême droite en faveur d’Assad) – pic.twitter.com/ 5x20l0VnUA – Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) 20 juin 2022 Le compte Facebook a ensuite été rejoint par un groupe privé baptisé “La FRANCE de droit !”, animé cette fois par des militants proches de LR. Il est également accusé d’avoir partagé un message qu’il avait demandé “Je soutiens” le dictateur syrien “Basar [al-Assad] contre ces criminels que sont les Etats-Unis, la France et l’Angleterre”., ainsi qu’une autre ciblant la femme politique ivoirienne Aya Virginie Touré, qui comprend surtout des insultes homophobes envers ses enfants. Enfin, le compte a publié plusieurs publications, considérées comme détestées par les Maghrébins, qui dénoncent par exemple le racisme envers les Noirs. “le monde arabe”. “Il n’y a pas plus raciste qu’un Algérien”promeut par exemple un post notifié par le compte, accompagné d’une vidéo montrant un homme adulte en train de frapper un enfant noir. Diffusées par des centaines d’anonymes, ces accusations ont également été relayées par certaines personnalités politiques LREM, comme l’eurodéputée et ancienne ministre Nathalie Loiseau (qui figurait sur une liste d’extrême droite lorsqu’elle était étudiante) ou des comptes de soutien de la majorité présidentielle. Chaque minute, nous en apprenons plus sur certains nouveaux membres. Là, pardonne-moi mais mes mains tombent. pic.twitter.com/NyFAtSL2mD — Nathalie Loiseau (@NathalieLoiseau) 20 juin 2022
Du contenu partagé de 2016 à 2019 sur un compte encore tagué en avril dernier
Ces différents contenus ont été partagés entre 2016 et 2019 sur le compte Facebook “Raïssa Rachel Keke”, qui n’était pas accessible depuis l’après-midi du lundi 20 juin. Deux autres comptes Facebook sont liés à Rachel Keke : l’un dont le premier contenu remonte au 21 avril, où elle est présentée comme une “gouvernante” habitant “Chevilly-Larue”. l’autre est une page intitulée “Rachel Keke à l’Assemblée”, créée le 8 mai, au lendemain de l’assemblée d’investiture de Nupes, qui lui servait de support officiel en tant que candidate (et maintenant en tant que députée). Avant la création des deux derniers comptes, c’est au travers du premier profil évoqué, “Raïssa Rachel Keke”, que l’attaquant de l’hôtel Ibis a été identifié dans divers contenus Facebook. Ainsi, ce récit a été mis en avant le 20 février dans une vidéo prise en direct de la page Facebook « March 8 Feminist Strike : Breaking for Equality », avec pour sujet “Basé sur le genre et les violences sexuelles au travail”. Le lendemain, on retrouve le même récit sur une photo postée par un photographe de La France insoumise, où Rachel Keke apparaît aux côtés du leader du mouvement Jean-Luc Mélenchon et du député Eric Coquerel. Ces signalements ont depuis disparu avec la suppression de ce compte. Cependant, il y en a une trace dans les résultats de recherche Google. Demandé par VérifierActualitésle photographe proche du LFI qui a évoqué le compte “Raïssa Rachel Keke” explique qu’il a tagué le compte “qui semblait être le sien”. Mais sans aucune preuve pour le confirmer. (Capture d’écran Google)
“Ne me posez pas la question”
Contacter de Vérifiez les nouvelles, Roxana Maracineanu, qui a perdu par 177 voix face à Rachel Keke, nous a confié qu’elle ignorait ce compte qui était probablement lié à son adversaire avant le début de la polémique après le second tour : “Nous avons mené une campagne honnête et n’avons pas cherché dans les poubelles des réseaux. Si effectivement ces messages racistes et homophobes ont été postés par Mme Kéké, c’est une catastrophe de la voir siéger à l’Assemblée nationale. Parce qu’il a gagné en allant avec un masque et en se moquant des électeurs. Je m’étonne qu’elle ou LFI n’aient pas jugé opportun de le nier. Nous avons communiqué de nombreuses fois, La France insoumise et l’équipe de Rachel Keke n’ont pas encore répondu à nos questions. Mais pour l’instant ils ne semblent pas le nier : à la Convention, la journaliste Sophie de Ravinel de Figaro a pu demander au nouveau député directement dans ces messages et explique au poste LCP qu’il a reçu la réponse : “Ne m’en parlez pas, c’est mon jour historique, je ne veux pas en parler maintenant.” Et le grand reporter politique de continuer : “C’est très représentatif de ces Français qui ont évolué dans leurs idées par le passé. Et c’est quelque chose qui est assez commun à beaucoup de ceux qui ont voté pour, qui s’interrogent sur leurs convictions politiques […] Ce n’est pas un problème pour les révolutionnaires, qui m’ont dit : “Nous, cependant, voulons adhérer aux idées. S’il incarne cette transformation, ça va.” Sophie de Ravinel explique également à VérifierActualités seulement un “Alternative LFI” mentionné « Nécessité d’une réponse formelle et d’explications de la part de l’intéressé ».