POLITIQUE – Représentante de la grève de longue durée des femmes de chambre des Ibis Batignolles entre 2019 et 2021, Rachel Keke a été élue députée dimanche et entend porter la voix des travailleurs “invisibles” à l’Assemblée. A 47 ans, ce Franco-Ivoirien s’est imposé pour la NUPES dans la 7e circonscription du Val-de-Marne face à l’ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu. À l’approche des élections, Rachel Keke a également été récemment accusée par des centaines d’anonymes sur Internet d’avoir partagé ou “aimé” du contenu d’extrême droite sur les réseaux sociaux dans le passé. Mais aussi d’avoir diffusé en avril 2018 un post sur Facebook demandant le “soutien” du dictateur syrien “Bashar (al-Assad) contre ces criminels prédateurs que sont les Etats-Unis, la France et l’Angleterre”. Un autre ciblant la politicienne ivoirienne Aya Virginie Touré, qui contient des insultes homophobes envers ses enfants. ou encore plusieurs publications considérées comme détestées par les Maghrébins, comme le rappelle Libération. Ces accusations ont aussi été portées par des politiques LREM, comme l’eurodéputée et ancienne ministre Nathalie Loiseau. Chaque minute, nous en apprenons plus sur certains nouveaux membres. Là, pardonne-moi mais mes mains tombent. pic.twitter.com/NyFAtSL2mD — Nathalie Loiseau (@NathalieLoiseau) 20 juin 2022
“Messages qui ne reflètent pas complètement qui je suis”
Or la députée Rachel Keke a fait un briefing ce mercredi 22 juin. Par le biais de son compte Facebook (Rachel Keke à l’Assemblée), différent de celui qui partageait le post sur Bachar al-Assad il y a quatre ans (Raïssa Rachel Keke), elle explique qu’« il y a quelques années (.. .) reposait sur les publications Facebook qui ne reflètent pas entièrement qui [elle est] Ça aussi [qu’elle défend] aujourd’hui dans [son] lutte politique ». “Je le confirme : en tant qu’élu de la France Insoumise et de la NUPES, je partage pleinement les combats et les valeurs de ces organisations qui composent cette belle union de la gauche”, a-t-il déclaré. “Il n’y a aucune raison possible pour un accord avec l’extrême droite.” Mardi sur RTL, interrogé sur ces accusations, il n’a ni confirmé ni démenti : “Ils disent ce qu’ils veulent dire, ça ne me brisera pas, ça ne me fera pas tomber, je suis fort. Je ne sais pas où ils vont chercher, où ils vont chercher”. L’ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu a réagi, rappelant que partager des publications racistes et homophobes “est un crime”. Ainsi, @KekeRachel, candidate LFI, avoue avoir soutenu le régime d’El Assad et Mme Le Pen pour la présidence en 2017. Elle a partagé des posts racistes et homophobes. Je vous rappelle que c’est un crime. Mais elle assure que tout a changé Pour le mieux, ses électeurs jugeront pic.twitter.com/uyXUIYSD1p — Roxana Maracineanu (@RoxaMaracineanu) 22 juin 2022 Mère de cinq enfants, Rachel Keke est née en 1974 dans la communauté d’Abobo au nord d’Abidjan d’une mère vendeuse de vêtements et d’un père chauffeur de bus. Il est arrivé en France en 2000 et naturalisé en 2015. À voir aussi sur Le HuffPost : Hymne des gilets jaunes et visite de Mélenchon… Les élus NUPES arrivent en masse à l’Assemblée