POLITIQUE – Le gilet de sauvetage vient d’être tiré, Christian Jacob l’a retiré. Le patron des Républicains ferme la porte ce dimanche après-midi 19 juin à une alliance avec les troupes d’Emanuel Macron pour lui offrir la stabilité à l’Assemblée nationale. La question a été posée après les résultats des élections législatives. Et pour cause : le chef de l’État perd sa majorité absolue, planifiée par le renversement historique du Rassemblement national et le retour en force de la gauche – sous la bannière de la NUPES – au Palais Bourbon. Dans ce contexte, les yeux sont bien sûr tournés vers Les Républicains. Les troupes de Christian Jacob ont perdu leur statut de premier groupe d’opposition, mais elles ont relativement bien résisté à cette double vague. Avec une escouade d’une soixantaine d’âmes (63 exactement, contre 100 lors de la dernière législature), ils ont ici le rôle de roi.
Christian Jacob : Merci, mais non merci
Une position enviable pour un parti qui a obtenu moins de 5% à l’élection présidentielle. De là jusqu’à l’acceptation de la main des macronistes prolongée à partir de 20h01 ? Pas nécessairement. Christian Jacob, le patron de la formation gaulliste, a assuré qu’il resterait “dans l’opposition” à Emmanuel Macron, inondant ainsi les premiers espoirs des troupes du chef de l’Etat. “En ce qui nous concerne, nous avons fait campagne contre l’opposition, nous sommes dans l’opposition, nous resterons dans l’opposition”, a déclaré le siège du parti, rue de Vaugirard. « Dans ce contexte, après la présidentielle, LR a obtenu de très bons résultats au second tour. Nous sommes dans la fourchette haute de toutes les prévisions faites depuis une semaine. “Nous aurons probablement plus de 60 députés”, a déclaré Les Républicains, l’ancien député. . Difficile, dans ces circonstances et après ce nouveau tollé de critiques, d’imaginer un futur pacte de gouvernance entre les deux camps. D’autant que, selon les premières réactions des ténors républicains, toutes les tendances se conjuguent, ce dimanche, Christian Jacob est loin d’être le seul à privilégier le choix du solo. Aurélien Pradié a lui aussi fermé la porte, racontant à France Bleu qu’”Emmanuel Macron s’est brûlé les doigts en jouant avec le feu”. “Nous n’agirons en renfort pour personne”, a forgé le numéro deux du parti, tenant une ligne médiane. Pour lui, les choses sont claires : “Il n’est pas question de créer un accord avec Emmanuel Macron.” Mêmes mises en garde pour son collègue Eric Ciotti, l’une des figures de l’aile droite. “Les Républicains ne seront jamais l’épine dorsale d’une force défaillante qui a fait de la Ve République une Quatrième République”, a critiqué sur les réseaux sociaux le député des Alpes-Maritimes, réélu dimanche soir.
L’heure des enchères ?
De fait, seuls Jean-François Copé et Christelle Morançais – élus compatibles avec le macron – violent l’interdit à droite (pour l’instant). Le patron des Pays de la Loire appelle son parti à “construire un contrat de gouvernement” avec le chef de l’Etat. Un accord “qui doit être négocié de A à Z et qui doit être lié à des priorités essentielles”, explique ce proche d’oudouard Philippe dans un communiqué.
Dans la même lignée se trouve l’actuel maire de Meaux en Seine-et-Marne et ancien ministre sous Nicolas Sarkozy. “Sécurité, dépenses publiques, laïcisation, réforme de l’Etat, aujourd’hui c’est la droite républicaine qui sauve le pays”, a-t-il écrit sur les réseaux sociaux, appelant à un “accord vital” avec les Macron. Position qu’il entend défendre, à partir de lundi, lors du conseil stratégique du parti.
2/2 : Chacun est désormais face à ses responsabilités à l’issue de ce désastre électoral pour le Président de la République.
Sécurité, dépenses publiques, laïcisation, réforme de l’Etat, c’est désormais à la droite des Républicains de sauver le pays !
— Jean-François Copé (@jf_cope) 19 juin 2022
Avec quel résultat ? Dans le même temps, plusieurs personnalités républicaines sont tentées de durcir leur position sur Ensemble, la coalition d’Emmanuel Macron. “Nous allons faire des propositions et attendre que le gouvernement les soutienne”, a par exemple déclaré à TF1 Rachida Dati, maire des Républicains dans le 7e arrondissement de Paris, tout en insistant sur le fait que l’équipe LR du Palais Bourbon serait un “acteur décisif”. bloc”.
Geoffroy Didier aussi. L’ancien député, proche de Valérie Pécresse, estime que “le moment du choix” a sonné. Mais pour le chef de l’Etat. “Ça ne marche pas en même temps”, a-t-il déclaré à BFMTV, expliquant qu’il soutiendrait bien sûr les décisions du président si elles émanaient des républicains. Le troisième tour n’est pas terminé.
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