C’est la règle. En cas de défaite aux élections législatives, les ministres vaincus seront sommés de démissionner. C’est le cas de trois ministres d’Emmanuel Macron : la ministre de l’Environnement Amélie de Montchalin, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon et la ministre de la Maritime Justine Bénin, qui ont toutes démissionné des urnes.

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Se pose alors la question de savoir qui les remplacera. Un vrai casse-tête pour le président qui doit composer avec une majorité relative et une forte opposition entre les Nupes et le RN à l’Assemblée nationale. Emanuel Macron devra certainement ouvrir ces trois postes à d’autres partis politiques afin d’espérer qu’il pourra gouverner un peu plus sereinement. Encore faut-il accepter la proposition qui, selon un proche responsable, pourrait tomber dès le mercredi 22 juin, “seule fenêtre d’opportunité avant une longue série internationale pour le président de la République”, a-t-il déclaré à TF1. Quelles sont donc les personnalités politiques compatibles pour ces trois ministères ?

Qui pour la Santé ?

Une urgence pour le gouvernement qui doit être résolue rapidement. Déjà le mois dernier, plusieurs noms circulaient pour remplacer Olivier Véran à ce poste clé après la crise du Covid. On peut ainsi citer Philippe Juvin, ancien candidat LR, député LR des Hauts-de-Seine, réélu dimanche dernier, et anesthésiste de formation. Compatible Macron, pourrait signer la démarche formelle entre Ensemble ! et LR en vue d’une éventuelle coalition des deux formations politiques. Selon l’internaute, l’avenue de Ségur pourrait également être attribuée à des proches du président qui le conseillent depuis 2017 en tant que médecin de santé à LREM. Aussi, l’urgentologue François Braun, le kinésithérapeute libéral et président du Conseil national de l’Ordre des kinésithérapeutes Pascale Mathieu ou encore l’anesthésiste-rajeunisseur Sébastien Mirek, seraient des candidats potentiels. Tout comme Anne-Marie Armanteras de Saxcé, chargée de la liaison entre Emmanuel Macron et le Conseil scientifique. Des options qui ne permettent pas au gouvernement de s’ouvrir aux autres forces politiques du pays. Olivier Véran, quant à lui, a toujours dit vouloir rester à la Santé pour tourner la page sur le Covid et régler pleinement les problèmes structurels de l’hôpital, mais de là jusqu’à ce qu’il soit ramené, le choix est peu probable. Sera-t-il à son poste de président de l’Assemblée nationale ? Son nom circule déjà parmi les candidats.

L’environnement a-t-il coupé un ministère à Noupes ?

Au cœur des enjeux environnementaux de demain, la nomination d’une remplaçante d’Amélie de Montchalin par la gauche pourrait s’avérer profitable pour Emmanuel Macron. L’environnement a en effet une place prépondérante dans le programme de Jean-Luc Mélenchon, qui en a fait un élément clé de sa politique. Encore faut-il qu’une figure de LFI accepte de rejoindre le camp macroniste, ce qui n’est pas gagné. Même son de cloche chez EELV dont la vision de l’écologie dogmatique est loin de ce qu’envisageait Macron. “Nous sommes ouverts à toutes les personnes de bonne volonté, et pas seulement à droite”, a déclaré un associé du Château à Paris dimanche soir. Il faudra aussi aller à gauche avec les hollandais-kazénevistes et les écologistes non dogmatiques.» Donc on irait plus vers l’ex-PS que vers EELV et LFI.

Les autres ministères ne sont pas encore concernés

En revanche, il reste un papier à Emmanuel Macron : les portefeuilles gratuits. Logement, Industrie, Transports, Citoyenneté, Numérique, Tourisme ou Agriculture sont autant de postes de ministre et de ministre des Affaires étrangères qui attendent de trouver des collaborateurs. L’occasion pour Elizabeth Bourne d’entendre le message des sondages de dimanche dernier et d’y répondre en incorporant des personnalités de l’opposition. Des poteaux, certes pas dominants, qui pourraient signifier une véritable ouverture aussi bien à gauche qu’à droite.

Pas d’alliance avec la Coalition nationale

Le porte-parole du ministre de l’Europe, Clément Bon, a toutefois écarté mercredi la possibilité d’éventuelles alliances, même de circonstance, entre le camp présidentiel privé de la majorité absolue au Parlement et la Coalition nationale. “Il ne peut y avoir d’alliance, même de circonstance, avec la Coalition nationale”, dont le socle de valeurs est incompatible avec celui de la coalition présidentielle Ensemble, a expliqué Clément Beaune à Europe 1. “Nous ne chercherons pas un accord politique avec la Coalition nationale”, a-t-il assuré.