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Pour deux de ses collaborateurs parlementaires, son épouse Joëlle et sa fille Delphine, accusées d’emplois fictifs, le PNF a requis deux ans de prison avec sursis et 50 000 € d’amende pour l’épouse, et dix-huit mois avec sursis et 10 000 € pour sa fille, sans mentionnant son casier judiciaire pour ne pas hypothéquer la profession enseignante. « La classe politique a longtemps eu un traitement particulier, qui lui a permis de s’affranchir des règles communes, a reconnu Aurélien Létocard, premier vice-procureur, mais les temps ont changé. Surtout depuis le procès Fillon, dont l’ombre plane sur l’affaire Mercier. Le parquet accuse l’ancien sénateur d’avoir employé sa femme de 2005 à 2009 comme députée – elle en avait déjà deux, mais n’est pas interdite – pour un emploi fictif. il l’avait déjà embauchée dix ans plus tôt, mais ce fait est prescrit. Il a également employé sa fille de 2012 à 2014 comme attachée parlementaire alors qu’elle vivait à Londres, sans jamais mettre les pieds au Sénat ni suivre son travail.
“Le flou artistique le plus complet”
Les avocats ont présenté des dizaines d’attestations pour prouver que Joëlle Mercier s’est bien amusée sans compter – “les attestations produites la veille de l’audience, a décidé le procureur, rien ne peut témoigner de leur sincérité, sans parler du caractère télécommandé de certaines d’entre eux, avec les mêmes éléments de langage. » Il dénonce « les contradictions et l’ambiguïté artistique la plus totale » de Michel Mercier, « qui choisit des détours et des réponses contraires ». Il souligne que peu savaient que l’épouse de l’ancien ministre était son assistant parlementaire et que nous n’avons trouvé “aucune cohérence dans son travail”. Mme Mercier assure avoir représenté, à Lyon et dans son canton, son mari, des foires aux funérailles – “légalement, l’assistant parlementaire aide le député mais ne le représente pas”, a décidé le procureur. La question n’est cependant pas aussi claire et la défense a soutenu le contraire, car le Sénat a été assez évasif sur la question. Il vous reste 64,56% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.