Mariages, naissances, espérance de vie… Comment la démographie française a redémarré en 2021 Les parents de Titouan l’ont eu quand il avait 24 ans, l’âge qu’il a aujourd’hui. Alors vient le temps pour lui de décider s’il veut être père. Mais la réponse de cet Isérois a déjà été trouvée : « Je pense que c’est une aberration écologique d’avoir un enfant. Aujourd’hui, nous sommes trop nombreux et avoir des enfants, c’est trop sur trop ». Titouan a des convictions environnementales, il considère son choix comme un sacrifice nécessaire. “En fait, c’est difficile de dire que je ne vais pas avoir d’enfants alors que dans la vraie vie, j’en ai envie”, admet-elle. “J’ai ce désir un peu égocentrique d’avoir mon ‘mini-moi’, de voir quelqu’un naître. C’est mystique de créer quelqu’un. Mais je vais me priver de cette expérience car je pense que c’est la meilleure chose à faire.” Titouan, 24 ans chez franceinfo Clémentine a 26 ans et vit à Paris. Comme Titouan, il n’aura pas d’enfants. Si elle ne le voulait pas forcément, le changement climatique a fini par la convaincre : “Même si on vit sobre, les ressources ne sont pas infinies”, estime-t-elle. “Et plus il y en a, plus il y a de monde à loger, à nourrir, à réchauffer.” “Je ne supporterais pas de créer potentiellement un futur petit super-consommateur et un futur petit super-pollueur.” Clémentine, 26 ans chez franceinfo Il n’y a pas de consensus dans la communauté scientifique sur l’impact de la croissance démographique sur le changement climatique. Mais pas de doute, pour Denis Granier, président de l’association Démographie responsable, qui milite pour une auto-limitation de la natalité. “Il va falloir faire en sorte que la population se stabilise plus vite que prévu”, explique Denis Granier. Une stabilisation est toujours attendue en 2080… Nous aimerions aussi que la population commence à décliner pour revenir à un nombre écologiquement durable. Pour nous, ce nombre représente la moitié de ce que nous sommes aujourd’hui. Autrement dit : revenir à quatre milliards de personnes sur Terre. Pour ce faire, Denis Granier attend davantage de mesures politiques incitatives, à commencer par “la limitation des allocations familiales à deux enfants. Que vous ayez un ou deux enfants, nous trouvons cela très bien. C’est au-delà de ce qui pose problème.” En France et un peu partout dans le monde, le taux de fécondité, c’est-à-dire le nombre de naissances par femme, tend à baisser depuis les années 1960, mais pas beaucoup, selon ces descendants.