Nous ne voulions pas nous engager. C’est vraiment la responsabilité du citoyen, a déclaré M. Dubé, accompagné du directeur national de la santé publique, le Dr. Luc Boileau, et le sous-ministre adjoint et coordonnateur de la nouvelle cellule de crise, Daniel Desharnais. Cependant, le cabinet du ministre précise qu’en raison de la levée de l’état d’urgence sanitaire, il est impossible pour le gouvernement de prendre un arrêté pour le faire appliquer. Un cocktail épicé est susceptible de s’installer au cours des prochains mois, a déclaré le Dr Boileau. Les ingrédients sont le début de la saison grippale, le virus respiratoire syncytial (VRS), qui touche particulièrement les jeunes enfants, et une évolution prévisible du COVID-19 avec une nouvelle variante plus contagieuse, BQ1.1. « Notre réseau de santé est fragile en ce moment, surtout avec le trio de virus dont l’impact commence à s’alourdir dans nos hôpitaux. » — Citation de Christian Dubé, ministre de la Santé du Québec Dans ce contexte, la santé publique a également rappelé ses consignes de prévention en cas de symptômes respiratoires. Il est recommandé de rester à la maison jusqu’à ce que la fièvre s’arrête et de porter un masque en présence de symptômes tels que toux, mal de gorge ou congestion nasale jusqu’à leur disparition. Le Dr Boileau a également réitéré l’importance du lavage des mains. Pour savoir quelle est la définition d’un lieu bondé, le directeur national de la santé publique a parlé d’espaces clos où nous sommes entourés de personnes dont nous ne connaissons pas vraiment l’immunité ou le statut de risque ou si elles ont été récemment infectées. On va au cinéma, au théâtre, on est entouré d’autres personnes, on porte le masque, a expliqué le Dr Boileau, qui prédit une saison de grippe plus contagieuse à l’image de ce qui se passe ailleurs dans le monde. Sans le rendre obligatoire, Québec recommande le port du masque dans les endroits bondés à cause des virus respiratoires qui se propagent. Entretien avec Dr. Cécile Tremblay, microbiologiste-infectiologue au CHUM. Interrogé sur le choix d’exclure les écoles et les crèches de cette recommandation, il a expliqué que l’utilisation permanente d’un masque crée des difficultés pour les enfants et que la décision a été prise après discussions avec des pédiatres.
Pools de liquidité
M. Desharnais a déclaré qu’il s’attendait à un pic d’achalandage aux urgences, mais les mesures proposées par la cellule de crise du ministère devraient contribuer à alléger la pression sur les hôpitaux. La stratégie est, d’une part, de détourner les personnes qui devraient se rendre en dehors de l’urgence et, d’autre part, de s’assurer que les patients qui n’ont plus besoin d’être là sortent pour trouver. Le ministre Dubé a fait le point sur la mise en place des trois premières mesures de la cellule de crise, composée d’infirmières, de médecins et d’employés du ministère. Le développement des deux cliniques d’infirmières praticiennes spécialisées de la région de Montréal va bon train, a assuré l’élue cacista. Un troisième verra également le jour en décembre. L’initiative Un appel, un service pour la clientèle pédiatrique avec la ligne 811 est présentement disponible dans la ville, ainsi qu’à Laval et en Montérégie. Ils seront dans Lanaudière et les Laurentides dans les prochains jours, a précisé M. Dubé. L’approche québécoise du transfert des patients qui n’ont plus besoin de soins d’urgence ou hospitaliers vers l’hébergement à domicile porte ses fruits. L’initiative mise en place à Montréal a entraîné une réduction de 47 % des patients désignés par l’acronyme « NSA », pour un niveau de soins alternatif, depuis septembre, selon le ministre. Le gouvernement utilise également cette pratique dans les régions des Laurentides, de Lanaudière et de Laval depuis octobre. La cellule de crise s’est récemment penchée sur la réduction de la durée moyenne d’hospitalisation. En ce sens, le ministre a annoncé la création d’une équipe de liquidité hospitalière dans tous les hôpitaux pour mieux suivre les patients à l’entrée et à la sortie de l’hôpital, ainsi que pendant leur séjour. Ces groupes auront un mandat de coordination, a précisé M. Dubé.
Vaccin contre la grippe : le rendre gratuit ?
Le message des autorités a également mis l’accent sur l’importance de la vaccination, y compris la vaccination contre la grippe pour les groupes les plus vulnérables. Actuellement, l’accès gratuit au vaccin antigrippal est limité aux personnes les plus à risque de développer des complications, selon un avis de la Commission d’immunisation du Québec (CIQ). Pour se faire vacciner, le reste de la population doit débourser quelques dizaines de dollars. Chassée par la possibilité d’étendre la gratuité à d’autres segments de la population, compte tenu du contexte, la ministre de la Santé a répondu que cette possibilité est sur la table, mais que la recommandation doit d’abord venir du CIQ. S’il faut s’adapter, on le fera très rapidement, a dit M. Dubé. L’opposition libérale réclame des vaccins gratuits contre la grippe pour tous. Il nous semble évident que si les gens sont vaccinés, il y aura moins d’achalandage aux urgences, a souligné le député libéral André Fortin en point de presse, confiant que cette mesure aura un impact positif. Le Québec est la seule province au Canada qui n’offre pas la vaccination universelle gratuite contre la grippe.