Les projections laissaient bien sonner, c’est désormais acté : la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) remporte ce dimanche 147 sièges, selon notre décompte par Elabe pour BFMTV-RMC et L’Express avec notre partenaire SFR. Un bond en avant pour la gauche, qui reste toutefois insuffisante pour prétendre à la majorité. Conséquence immédiate : Jean-Luc Mélenchon, qui avait appelé à “l’élection” d’un Premier ministre au lendemain de la présidentielle, ne devrait pas éloigner Elisabeth Borne de Matignon. Après avoir terminé troisième de l’élection présidentielle avec 21,95 % des suffrages, le tribun La France insoumise (LFI) n’a pas été élu président de la République et a choisi de ne pas se représenter dans la circonscription de Bush-du-Rh Ρne, où il a été élu en 2017. Il a passé le flambeau à Manuel Bompard, un eurodéputé qui s’est principalement chargé de ses campagnes présidentielles. “Je change de position militante, mais mon engagement est et restera jusqu’à mon dernier souffle au premier de vos rangs”, a déclaré énigmatiquement le chef des révolutionnaires au soir du second tour des élections législatives de dimanche.
“Il occupera une autre place”
Après plus de 35 ans au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon n’est plus élu. Sénateur de l’Essonne de 1986 à 2000, puis de 2004 à 2010, député européen de 2009 à 2017, représentant du ministre de la Formation professionnelle sous le gouvernement Jospin, Jean-Luc Mélenchon a également été conseiller général de l’Essonne à la fin des années 1990 et de Massy. L’ancien socialiste, qui a quitté le PS en 2008 pour fonder La Gauche, avant que La France insoumise en 2016, termine le cours des prix élections et tourne la page de la vie politique. “Evidemment, les Nupes ne seront pas majoritaires à l’Assemblée nationale et Jean-Luc Mélenchon, sans être Premier ministre depuis hier soir, est donc à la retraite. Parce qu’il n’a pas comparu, il ne sera pas député non plus. », caustique au lendemain du premier tour des législatives Marin Lepen, au micro de CNews. Retraité, Jean-Luc Mélenchon ; “Le fait que Marine Le Pen en rêve est une chose, la réalité en est une autre”, a déclaré l’ancien député parisien Martin Billar à BFMTV.com. Pour ce parent de longue date des rebelles, avec qui il a coprésidé principalement le Parti de gauche, pas de doute : « Jean-Luc Melanson prendra une autre position.
“Fais mieux, merci”
Au soir du premier tour de l’élection présidentielle, enregistrant sa défaite et sa position de “troisième homme” dans la course à la Cour suprême, Jean-Luc Mélenchon, 72 ans, a prononcé un discours quasi testamentaire en août prochain. “Il est de mon devoir de vous dire qu’étant le plus ancien d’entre vous, la seule tâche que nous ayons à nous confier est d’accomplir le mythe des gorges de Sisyphe, alors nous montons”, a déclaré l’ancien député de Bush-Du. -Rhône. “Regardez-moi, je n’ai jamais lâché prise, je n’ai jamais abandonné, je n’ai jamais baissé les yeux et nous avons donc construit ce pouvoir.” “Eh bien, maintenant c’est à vous”, a-t-il exhorté les supporters du Cirque d’Hiver avant de conclure : “Eh bien, bien sûr que le plus jeune me dira: ‘On n’a pas fait comme ça.’ On ne l’a pas fait. encore. ?’. Ce n’est pas loin, n’est-ce pas ? Faites mieux, merci.” Des propos qui auraient pu laisser penser que Jean-Luc Mélenchon portait des gants. Mais le second tour est passé, un changement de registre. “Je demande aux Français de m’élire Premier ministre. Je leur demande de m’élire Premier ministre, d’élire la majorité des députés rebelles et l’Union populaire”, a-t-il déclaré à BFMTV.
Dernière position du législateur ?
Une fois l’élection présidentielle terminée, le ton des législatives est donné. Dans les jours suivants, les Nupes sont nés et se sont regroupés sous une même bannière pour les élections législatives, familles politiques qui avaient encore du mal à partir lors de la présidentielle. “La différence entre les scores Verts, PC, PS et LFI signifie bien sûr que le meilleur pour prendre la gauche a été Jean-Luc Mélenchon”, a déclaré le socialiste à BFMTV.com avant le premier tour des législatives. La députée du Puy-de-Dôme Christine Pirès-Beaune a été réélue dimanche avec 63,84% des suffrages sous l’étiquette Nupes. Mais en réalité, si les révolutionnaires sont apparus au centre du jeu lors de la campagne législative, la transmission relais est quasiment terminée. “Jean-Luc (Mélenchon) avait déjà largement cédé à Mathilde (Panot) à l’Assemblée nationale”, a rappelé le député nordiste insoumis Hugo Bernalis, facilement réélu dimanche avec 58% des voix. “La suite est sûre”, le trentenaire en est persuadé, “la livraison a déjà été faite”. En octobre dernier, il était en effet le député du Val-de-Marne qui a pris la présidence du groupe LFI à l’Assemblée nationale. Un premier jalon. “Il y a une envie pour les générations futures de prendre leur place”, estime Martine Billard. “Il a encore de nombreuses années parlementaires, il connaît le métier, il sait ce que c’est, il pense aussi que peut-être que s’il n’est pas là, et il a raison, il peut mettre en lumière toute une panoplie de personnalités politiques parmi nous.” Le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière a confirmé mercredi au Sénat.
“Boussole mentale”
Début mai, avec des arguments en ce sens, Jean-Luc Mélenchon a publiquement remis le flambeau de sa circonscription de Marseille à Manuel Bompard. “Eh bien, monsieur, pourquoi ne seriez-vous pas candidat à la législature ? “Ils me demandent. Parce que ce sera Bobar, c’est l’une des figures les plus en vue de la nouvelle génération, je lui fais confiance, il faut qu’il soit élu”, avait traduit l’ancien socialiste. Après l’investissement, l’élection : Manuel Bompard va effectivement entrer au Palais-Bourbon : il a recueilli 73,92 % des suffrages dimanche. L’avenir du mentor rebelle n’est pas encore vraiment connu. Sans mandat électoral, Jean-Luc Mélenchon continuera-t-il à jouer un rôle de premier plan à gauche ? “Quand on a fait de la politique toute sa vie, on ne s’arrête pas du jour au lendemain”, assure Martine Billard. “D’une manière ou d’une autre, Jean-Luc continuera d’être avec nous”, assure Ugo Bernalicis, rappelant sa “réputation”, son rôle de “boussole mentale” et le fait qu’il peut avec lui-même être un “leader sans être élu”. “. “Il va me manquer, car je fais de la politique avec lui depuis plus de 25 ans, mais il ne partira pas”, a déclaré mercredi Alexis Corbière, sans abandonner l’avenir d’un triple candidat à la présidentielle qui avait fait savoir que 2022 serait la dernière tentative. Après le premier tour, Le Parisien a révélé que Jean-Luc Mélenchon devait prendre à l’automne prochain la direction de l’Institut La Boétie, un groupe de réflexion proche de La France insoumise. L’information n’a été ni démentie ni confirmée. Martine Billard l’avoue : “Cela fait partie des chances.” Clarisse Martin Journaliste BFMTV