Une directive du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) à cet effet est entrée en vigueur lundi, qui appuie le transfert des jeunes plus âgés vers un milieu adulte afin de « permettre une meilleure disponibilité pour la très jeune clientèle ». «Ce sont de très jeunes enfants, âgés de moins de 2 ans, qui ont besoin de soins plus intensifs et d’une hospitalisation», précise la directive transmise par le MSSS. Les hôpitaux généraux des districts ont également été invités à maintenir disponibles à tout moment tous les lits de leurs unités pédiatriques ainsi que le personnel spécialisé concerné, a déclaré le Dr. Marie-Claude Roy, présidente de l’Association des pédiatres du Québec. « La situation est la même partout au Québec, nos unités de soins intensifs sont pleines, inlassablement. La directive qui a été donnée est de protéger les lits pédiatriques pour les enfants qui ont besoin de soins spécialisés », a-t-il déclaré. Selon ce médecin, la vague d’hospitalisations qui a touché les jeunes enfants au cours des dernières semaines touche toutes les régions, à l’exception de celles de l’est du Québec.
Les enfants d’abord
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, de nombreux hôpitaux régionaux « empruntent » des lits aux unités pédiatriques pour accueillir davantage de patients adultes. Mais ce ne sera plus le cas, a-t-il dit. Le mot d’ordre est désormais de « redonner la priorité aux soins pédiatriques », explique le Dr Roy. Selon le Dr. Selon Lise Bélanger, chef du service de pédiatrie au CISSS de Chaudière-Appalaches, le taux d’occupation des unités pédiatriques de la région est passé de 30 % à 50 % et a même doublé certains jours. «Nous avons dû embaucher un autre pédiatre pour accélérer le dédouanement du matin. Nous avons régulièrement des enfants qui ont besoin de soins spécialisés et qui sont sous oxygénothérapie à haut débit par canule nasale et sous la surveillance constante d’infirmières », explique-t-elle. Dès qu’un enfant ou un parent présente des symptômes, il doit porter le masque Selon ce médecin, certaines visites aux urgences pourraient être évitées si les parents fournissaient des soins préventifs de base aux nourrissons et aux enfants de moins de 4 ans, en particulier en maintenant une hygiène nasale quotidienne avec une solution saline. “Ce que nous voyons, c’est beaucoup de co-infections et ce sont les jeunes qui tombent le plus malades. Il y a des choses importantes à faire en matière de prévention, dit-elle, comme les soins de base, l’apport de liquides plus fréquents et l’élévation de la tête de l’enfant pendant le sommeil. »
Limitez les risques
Selon le président de l’Association des pédiatres du Québec, les virus respiratoires impliqués dans l’éclosion actuelle ne sont pas plus contagieux qu’avant, mais se produisent cette année à la même période, ce qui contribue à la surcharge sans précédent dans les unités pédiatriques et les hôpitaux. Les pédiatres Lise Bélanger et Marie-Claude Roy saluent les recommandations favorables au retour du masque pour limiter le risque d’infection et recommandent de donner le vaccin contre la grippe aux enfants de plus de six mois. “Le message qu’il faut faire passer, c’est que dès qu’un enfant ou un parent présente des symptômes, il faut porter un masque. On ne va pas ramener le masque dans les écoles, mais il faut se responsabiliser en tant que citoyens et développer des réflexes pour protéger les jeunes enfants », plaide le Dr Roy. Le chef du service de pédiatrie du CISSS Chaudière-Appalaches rappelle que les nourrissons, particulièrement à risque de complications en cas d’infection respiratoire, doivent être mieux protégés. “Il faut rappeler aux parents qu’avec un nourrisson, les lieux publics, les magasins, les centres commerciaux doivent être évités et les visites des personnes présentant des symptômes doivent être limitées”, souligne-t-elle. Nous sommes là! »