C’est l’une des contributions à la réforme du règlement de l’Assemblée nationale de 2009. Une réforme qui consacre une pratique instaurée par Nicolas Sarkozy deux ans plus tôt. Et comme ce n’est pas le cas du groupe majoritaire, cette présidence a toujours été assurée par un membre du principal groupe d’opposition. Pourtant, depuis dimanche, le système tripartite a fait son entrée à l’Assemblée et rien ne va plus. Le RN est théoriquement la formation politique la plus nombreuse avec 89 députés. Mais les Nupes ont plus de députés, 142 élus, sans être un groupe en soi mais une coalition de formations politiques de gauche.
Pour Gérard Larcher, “le RN est le premier groupe d’opposition”
Dans les colonnes du Parisien, a tranché le président LR du Sénat, Gérard Larse. “La pratique républicaine dans les assemblées est d’interroger tous les élus sur le principe de l’égalité et du respect. […] Il y a un règlement à l’Assemblée nationale qui dit que le président de la Commission des finances doit être issu de l’opposition. Cependant, je note que le RN est le premier groupe d’opposition. “Donc il doit le lui rendre”, explique-t-il après avoir souligné que s’il ne partageait pas les mêmes “valeurs” avec la Coalition nationale, “ce sont des élus de la République”.
Olivier For “écœuré” par cette “banalisation de l’extrême droite”
Une vue qui a fait plus que frapper la gauche. “Tous droits réservés, de LREM à LR […] Dès lors, ils vont mêler leurs voix à l’extrême droite pour donner au RN la commission économique […] La destruction du front républicain ouvre la porte à une future victoire du RN. “Défaite et disgrâce”, a déclaré sur Twitter le patron du PS Olivier Faure, qui a dit “dégoûter tous ces gens de LR, LREM ou MoDem, qui s’acharnent à humilier l’extrême droite”. .
Gérard Larcher “on n’a pas l’habitude”, “un lapsus irresponsable”
“J’ai été surpris par la position de Gérard Larcher. Dans le passé, il a toujours eu des mots clairs pour l’extrême droite. “Nous n’y étions pas habitués”, a déclaré Éric Bocquet, vice-président communiste de la commission des finances du Sénat. Guillaume Godard, président de la commission sénatoriale de l’environnement, le dénonce catégoriquement comme “un lapsus irresponsable” de la part du président de la chambre haute. “Je ne pensais pas que Gérard Larcher considérerait un jour le RN comme un parti comme les autres. “Il y a un front anti-républicain qui se crée pour que Noupes ne rejoigne pas la présidence de la commission des finances.”
Gérard Larcher rappelle le fonctionnement des institutions
“Gérard Larcher n’a défendu que l’esprit du bon fonctionnement des Assemblées. Le président sortant de l’Assemblée nationale, Richard Ferran, n’a pas été réélu. Il me paraît normal que le président de l’autre Chambre me rappelle que, dans l’esprit du règlement des assemblées, la présidence de la commission économique appartient au premier parti de l’opposition. le RN dans cette affaire”, se défend le sénateur (app LR), rapporteur pour le budget de la sécurité, Philippe Dominati. “Ces règles sont entrées en vigueur pour améliorer le fonctionnement des assemblées et trouver des points de convergence entre les parties. J’ai toujours donné des instructions en faveur du barrage républicain. “Mais il est clair que les Français ont une voix libre.”
Lire notre article. Ces députés LREM prêts à “discuter” avec le RN pour trouver des majorités à l’Assemblée Pour la droite sénatoriale, il ne s’agirait donc pas d’une prise de position partisane de la part du président du Sénat, mais d’un rappel des pratiques parlementaires. Contrairement à l’ancien LR et ancien président de la commission des finances Éric Woerth, désormais membre de la majorité, qui dans Le Figaro alerte sur le danger de voir un président de la commission des finances (LFI) “faire un contrôle fiscal”. Éric Woerth va jusqu’à suggérer qu’une majorité d’eurodéputés pourrait participer au vote pour éviter de voir un Insoumis prendre la tête de la commission. Pour mémoire, il y a quelques jours, un membre du gouvernement a également avoué à publicenat.fr la volonté du pouvoir exécutif “d’empêcher la présidence de cette commission en tant que député LFI”. Craignant qu’il ne « plante », « bloque » ou du moins retarde au maximum l’examen du budget, convoquer, par exemple, des réunions de commissions pour examiner pleinement le texte en séance. Selon le règlement intérieur de la Convention, les groupes politiques disposent d’un nombre de sièges dans les commissions permanentes « en fonction de leur taille numérique ». Le président de ce comité est élu par les membres qui en sont membres. Si la majorité absolue n’est pas atteinte aux deux premiers tours, il est élu à la majorité relative au troisième. Cependant, comme ce poste appartient à l’opposition, il est d’usage que le groupe majoritaire ne participe pas au vote. En 2017, 28 des 68 membres du comité ont voté sur un bulletin de vote représentant 4 candidats de l’opposition, LR, UDI, PS et LFI.
Vers une candidature unique au Nupes ?
D’ici le 30 juin, jour des élections, l’un des enjeux sera de savoir si Noupes présentera une candidature unique. Dans ce cas, et si les députés LREM respectent la pratique de ne pas participer au vote, les Nupes n’ont pas à s’inquiéter. “J’ai eu quelques échanges avec mes collègues de la Convention et il me semble qu’on se dirige vers une candidature unique”, confesse Éric Bocquet. Mais candidature de quel groupe de gauche ? “Le paquet fonctionne toujours”, a déclaré Patrick Kaner, le directeur de cabinet du PS au Sénat. . Comité économique : “Je serais très inquiet de voir le RN patron de cet établissement” La candidature de Valérie Rabault a l’avantage d’avoir un profil beaucoup plus compatible avec les marcheurs et Les Républicains. “Un président LFI ou RN ferait des dégâts similaires. Ces deux partis entretiennent un discours interventionniste plutôt démagogique. “Ils promettent presque le ravitaillement gratuit aux Français”, estime Philippe Dominati. “Le candidat doit venir de la LFI car c’est l’équipe la plus importante au sein des Nupes”, a précisé Guillaume Gotard. Dans les négociations, PCF, PS, EELV et LFI pourront au moins s’accorder sur une ligne directrice. “Nous ne sommes pas divisés sur la transparence fiscale et la lutte contre la criminalité en col blanc”, a déclaré le sénateur de l’Environnement Thomas Dossus.