Le Secours catholique note une augmentation de la part des chômeurs de longue durée parmi ses allocataires en 2021 par rapport à 2020 (+ 5 000). Ils représentent désormais 60% des chômeurs pris en charge par l’association. Une augmentation expliquée notamment par les effets de la crise du Covid-19 : « Pendant la crise sanitaire et tout de suite après, les entreprises les plus en difficulté ont d’abord essayé de maintenir leurs emplois avec des CDI. Au lieu de cela, de nombreux travailleurs en CDD et en intérim ont perdu leur emploi”, explique Jean Merckaert, directeur de l’action et du plaidoyer au Secours catholique.

Baisse des allocations de chômage

L’association rappelle également qu’en dix ans, la durée de l’activité chômage des personnes ayant bénéficié du Secours catholique est passée de 1,6 à 2,6 ans. Cependant, plus le chômage dure, plus le risque de perdre son employabilité est grand. “Et plus la durée du chômage est longue, plus la vulnérabilité de l’individu et de sa famille est grande”, souligne Jean Merckaert. Même lorsqu’ils perçoivent des allocations de chômage, de nombreux chômeurs de longue durée se sont appauvris ces dernières années. Jean-Christophe Sarrot s’explique : “Les différentes réformes de l’assurance-chômage de ces dernières années vont toutes dans le même sens : la suppression des droits des chômeurs et le durcissement des conditions d’indemnisation.” Un effet que Jean Merckaert a également pu observer : « Le changement du mode de calcul des indemnités de chômage s’est traduit par une diminution du montant des indemnités et une réduction de la durée d’indemnisation. »

Des dépenses limitées pèsent plus

Autre raison : la charge toujours plus lourde de dépenses limitées (loyer, énergie, assurances, téléphone, etc.). Selon le Secours catholique, ces charges absorbent en moyenne près de 60 % des revenus des ménages en situation précaire, contre 30 % pour l’ensemble de la population vivant en France. « La moitié des ménages que nous aidons ont de quoi vivre avec moins de 5 euros par jour et par personne. Pourtant, nous considérons qu’ils ont besoin d’au moins 7 euros par jour pour se nourrir”, souligne Jean Merckaert. L’inquiétude du syndicat est d’autant plus grande que le choc inflationniste n’a pas encore produit tous ses effets. La situation est encore pire pour les chômeurs de longue durée qui ne perçoivent plus d’allocations de chômage. La durée d’indemnisation de l’assurance chômage ne peut excéder deux ans pour les moins de 53 ans, deux ans et demi pour les 53 ou 54 ans et trois ans pour les 55 ans et plus. Ainsi “en France seuls 40% des chômeurs sont indemnisés. Une grande partie des chômeurs de longue durée ont épuisé leurs droits”, explique Jean-Christophe Sarrot. La plupart de ces personnes perçoivent le RSA (soit 598,54 € pour une personne seule) ou l’allocation spécifique de solidarité (536,95 € par mois versés pendant 6 mois). Un revenu qui vous permet simplement de survivre.

Des pistes pour mieux les accompagner

De plus, certains ne perçoivent même pas le minimum social. En 2021, entre 29 % et 40 % des foyers accueillis par le Secours catholique ne bénéficiaient pas du RSA, alors qu’ils y avaient droit. “Ce non-recours s’explique par la lourdeur des démarches administratives qui décourage certaines personnes”, explique Jean Merckaert. Pourtant, il existe des solutions pour sortir de l’oubli ces demandeurs d’emploi de longue durée. “Il faut développer des territoires sans chômage de longue durée. Parce qu’ils permettent à ces personnes de réintégrer un emploi de qualité, même si leur rémunération ne dépasse pas le SMIC. Ils seront 60 en 2023”, explique Jean-Christophe Sarrot. Jean Merckaert estime également qu’il faut “améliorer l’accompagnement de ces personnes, notamment en leur proposant une éducation”. Une démarche déjà entamée par Pole emploi : il a formé 200 000 demandeurs d’emploi de longue durée en 2021 et se poursuivra en 2022. Le Secours catholique estime également que le gouvernement doit lancer une politique résolue contre le non-recours aux minima sociaux. Le gouvernement prévoit de lancer “des expérimentations début 2023” pour tester le versement automatique des prestations sociales. Un premier pas.


title: “Pourquoi De Plus En Plus De Ch Meurs De Longue Dur E Tombent Ils Dans La Pauvret " ShowToc: true date: “2022-11-17” author: “Andrew Wood”


Le Secours catholique note une augmentation de la part des chômeurs de longue durée parmi ses allocataires en 2021 par rapport à 2020 (+ 5 000). Ils représentent désormais 60% des chômeurs pris en charge par l’association. Une augmentation expliquée notamment par les effets de la crise du Covid-19 : « Pendant la crise sanitaire et tout de suite après, les entreprises les plus en difficulté ont d’abord essayé de maintenir leurs emplois avec des CDI. Au lieu de cela, de nombreux travailleurs en CDD et en intérim ont perdu leur emploi”, explique Jean Merckaert, directeur de l’action et du plaidoyer au Secours catholique.

Baisse des allocations de chômage

L’association rappelle également qu’en dix ans, la durée de l’activité chômage des personnes ayant bénéficié du Secours catholique est passée de 1,6 à 2,6 ans. Cependant, plus le chômage dure, plus le risque de perdre son employabilité est grand. “Et plus la durée du chômage est longue, plus la vulnérabilité de l’individu et de sa famille est grande”, souligne Jean Merckaert. Même lorsqu’ils perçoivent des allocations de chômage, de nombreux chômeurs de longue durée se sont appauvris ces dernières années. Jean-Christophe Sarrot s’explique : “Les différentes réformes de l’assurance-chômage de ces dernières années vont toutes dans le même sens : la suppression des droits des chômeurs et le durcissement des conditions d’indemnisation.” Un effet que Jean Merckaert a également pu observer : « Le changement du mode de calcul des indemnités de chômage s’est traduit par une diminution du montant des indemnités et une réduction de la durée d’indemnisation. »

Des dépenses limitées pèsent plus

Autre raison : la charge toujours plus lourde de dépenses limitées (loyer, énergie, assurances, téléphone, etc.). Selon le Secours catholique, ces charges absorbent en moyenne près de 60 % des revenus des ménages en situation précaire, contre 30 % pour l’ensemble de la population vivant en France. « La moitié des ménages que nous aidons ont de quoi vivre avec moins de 5 euros par jour et par personne. Pourtant, nous considérons qu’ils ont besoin d’au moins 7 euros par jour pour se nourrir”, souligne Jean Merckaert. L’inquiétude du syndicat est d’autant plus grande que le choc inflationniste n’a pas encore produit tous ses effets. La situation est encore pire pour les chômeurs de longue durée qui ne perçoivent plus d’allocations de chômage. La durée d’indemnisation de l’assurance chômage ne peut excéder deux ans pour les moins de 53 ans, deux ans et demi pour les 53 ou 54 ans et trois ans pour les 55 ans et plus. Ainsi “en France seuls 40% des chômeurs sont indemnisés. Une grande partie des chômeurs de longue durée ont épuisé leurs droits”, explique Jean-Christophe Sarrot. La plupart de ces personnes perçoivent le RSA (soit 598,54 € pour une personne seule) ou l’allocation spécifique de solidarité (536,95 € par mois versés pendant 6 mois). Un revenu qui vous permet simplement de survivre.

Des pistes pour mieux les accompagner

De plus, certains ne perçoivent même pas le minimum social. En 2021, entre 29 % et 40 % des foyers accueillis par le Secours catholique ne bénéficiaient pas du RSA, alors qu’ils y avaient droit. “Ce non-recours s’explique par la lourdeur des démarches administratives qui décourage certaines personnes”, explique Jean Merckaert. Pourtant, il existe des solutions pour sortir de l’oubli ces demandeurs d’emploi de longue durée. “Il faut développer des territoires sans chômage de longue durée. Parce qu’ils permettent à ces personnes de réintégrer un emploi de qualité, même si leur rémunération ne dépasse pas le SMIC. Ils seront 60 en 2023”, explique Jean-Christophe Sarrot. Jean Merckaert estime également qu’il faut “améliorer l’accompagnement de ces personnes, notamment en leur proposant une éducation”. Une démarche déjà entamée par Pole emploi : il a formé 200 000 demandeurs d’emploi de longue durée en 2021 et se poursuivra en 2022. Le Secours catholique estime également que le gouvernement doit lancer une politique résolue contre le non-recours aux minima sociaux. Le gouvernement prévoit de lancer “des expérimentations début 2023” pour tester le versement automatique des prestations sociales. Un premier pas.