L’option maths d’1h30, ajoutée à la hâte en septembre au tronc commun de CP et évitée par une grande partie des élèves, a perduré. Avec la rentrée 2023, ce choix deviendra obligatoire pour ceux qui ne choisiront pas la spécialité, a annoncé dimanche 13 novembre le ministre de l’Éducation nationale. “Il faut réconcilier les élèves en colère avec cette discipline en proposant un programme spécifique qui leur permette de se remettre à niveau”, a déclaré le ministre dans un entretien aux Echos. La communauté scientifique alerte depuis des mois sur les conséquences de la réforme du Lycée, voulue par Jean-Michel Blancker, sur les choix d’orientation des lycéens. Dès 2019, la discipline avait disparu du tronc commun pour devenir un enseignement de spécialité, à choisir parmi une dizaine d’autres. Résultat : un élève sur trois a depuis décidé d’arrêter les maths à la fin du CE1. Cette figure éloquente a incité Emmanuel Macron à prendre position durant la campagne présidentielle et à proposer un retour aux mathématiques en première année Tronc commun, première en forme facultative. Alors Pap Ndiaye soutient le rétropédalage qu’il a commencé il y a quelques mois. Le ministre veut aussi corriger les inégalités entre les sexes causées par la réforme. La spécialité des mathématiques est désormais majoritairement suivie par les garçons (58%). Le ministre a annoncé l’objectif d’atteindre la parité entre filles et garçons dans cette spécialité d’ici la fin du quinquennat, sans toutefois fixer de quotas. Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés Les nouvelles mathématiques optionnelles de première année ne sont suivies que par une petite minorité d’élèves

Le danger d’une “image mathématique punitive”

Cette nouvelle formule suscite de nombreux doutes dans le milieu éducatif. Sophie Venetitay, responsable du SNES-FSU, estime que le ministère “travaille” et s’interroge sur “les angles morts de ces annonces” : “quel programme en seconde ?” quel joint avec le terminal? se demande-t-elle. “Cette mesure risque de conforter une image de ‘mathématiques punitives’”, craint pour sa part SE-UNSA. Pour Mélanie Guenais, coordinatrice du collectif mathématiques et sciences, les mesures annoncées peuvent non seulement être “contre-productives” pour les élèves les plus vulnérables, mais aussi échouer à attirer plus de lycéens vers les sciences alors qu’il est “absolument nécessaire d’agrandir rapidement le vivier”. “. Le timing de ces annonces n’est pas anodin. Lundi 14 novembre s’ouvre les fondations des mathématiques dans lesquelles le CNRS veut interpeller les politiques pour leur désintérêt pour la discipline, alors qu’”elle est vitale pour maintenir la souveraineté économique de la France”, estiment les organisateurs. Selon leurs recherches menées avant l’événement, au moins 3,3 millions d’emplois salariés ont une activité principale liée à l’industrie, et ce nombre devrait augmenter. Vous avez lu 36,3% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.