A l’issue des trente premières heures de course, il y avait juste un tournant dans la course dans la classe Ultimes, ces maxi trimarans à foils. Banque-Populaire-XI, d’Armel Le Cléac’h, l’un des prétendants à la victoire, qui a terminé deuxième derrière Edmond-de-Rothschild, maîtrisé dès le départ par Charles Caudrelier, a été contraint à Lorient de réparer une planche cassée. sous le fond de la coque. Jeudi en fin de journée, impossible de dire si le skipper allait jeter l’éponge ou partir, les réparations effectuées à Lorient. Lire le décryptage : L’article est pour nos abonnés Route du rhum 2022 : les “bateaux volants” à l’assaut du record de la course
L’autre grand rendez-vous de la journée concerne également la catégorie Ultime. Charles Caudrelier et son trimaran font partie des 16 bateaux à avoir franchi la ligne de départ, disputée – comme trois autres bateaux – par son équipe à terre, sur la base des traces informatiques du trimaran. S’il est d’accord avec la décision du jury, Caudrelier (victime d’une intoxication alimentaire de vingt-quatre heures) aura jusqu’à samedi pour purger une peine de quatre heures, c’est-à-dire passer deux fois “le même segment” dans ce laps de temps. Bref, faire le tour de l’eau…

Sam Goodchild a été blessé

En Class40, Yohan Richomme (Paprec-Arkea), grand favori avec Corentin Douguet (Quéguigner-Innoveo), a immédiatement prévenu qu’il avait mordu la ligne, il a préféré tirer sa pénalité, profitant des conditions météo qui n’allaient pas l’empêcher le retour du peloton des meilleurs. Quatre heures de pénalité, c’est entre 80 et 100 milles passés à l’échelle de ces hydravions. Rien de rédhibitoire à l’échelle d’une transatlantique avec des moteurs pour avaler les milles. Ce déboursement pourrait alors remettre François Gabart (SVR-Lazarigue) en tête, moins significatif qu’on ne l’imagine en ces premières heures. Il semble que ne pas avoir navigué en flotte depuis le début de la “faille” architecturale qui a déchiré la classe Ultime de l’intérieur a surtout privé Gabart du contact avec les meilleurs (ennemis ?) à l’entraînement, réduisant la marge de progression de. A lire aussi : Route du rhum 2022 : l’affaire Gabart, le “schisme” qui déchire le monde de la voile
Du côté des Ocean Fifty, la flotte est démunie après le départ de l’un de ses plus talentueux leaders, le Britannique Sam Goodchild (Leyton), blessé aux mains et au visage par un retour de manivelle de winch. Hospitalisé à Saint-Malo, il a posté des photos de son visage tuméfié et de ses mains abîmées. La flotte de ces polycars de 15m de long est de niveau sportif équivalent. Compacte (30 milles séparent la première de la sixième, elle s’allonge), elle n’a surtout rien à envier aux anciennes Ultimes de Francis Joyon et Arthur Le Vaillant. Choisissez une route sud plus sûre. Nul doute, dans ces bateaux rapides mais volages, que nous prendrions une route plus directe qui passerait par l’ouest, où des vents de 50 nœuds sont attendus. L’essentiel de la flotte Imoca (Ruyant, Burton, Beyou, Escoffier, Mettraux, Meilhat ou les leaders) prend la route du sud. Depuis le coup de canon, il est sous le joug de Charlie Dahlin (Apivia). Ce dernier va parfois deux nœuds plus vite que tous ses concurrents. Un sentiment d’impuissance qui doit être douloureux à encaisser tant sa supériorité semble écrasante en ce moment. Jeudi après-midi, nous déplorons quatre abandons. Jean-Louis Le Touzet