Cette semaine, le lecteur de Drummond, Jean Caissie, demande s’il y a une part de vérité dans le vieil adage selon lequel le froid peut causer un rhume ou une grippe. Pour le savoir, Science Matters s’est tourné vers le Dr. Ghislain Lavoie, président sortant du Collège des médecins de famille du Nouveau-Brunswick; infections virales Puisque les infections respiratoires comme le rhume ou la grippe sont causées par un virus, il est faux de penser que seul le rhume peut être responsable du développement de ces maladies. Aucune exposition antérieure au virus, aucun rhume ou grippe. Cela ne signifie pas pour autant que le froid n’affecte pas les infections respiratoires virales. Pendant la saison froide, les rhinovirus et la grippe – responsables respectivement du rhume et de la grippe – circulent davantage, d’autant plus que nous avons tendance à nous blottir à l’intérieur pour rester au chaud, ce qui augmente les risques d’infection. Cependant, on pense également qu’il existe des raisons physiologiques qui augmentent nos chances de contracter un virus lorsque le mercure baisse. Lorsque nous respirons de l’air froid, les vaisseaux sanguins de notre nez se contractent (phénomène appelé vasoconstriction), ce qui réduit la quantité de sang qui y parvient. Parce que les virus respiratoires se transmettent principalement par des gouttelettes en suspension dans l’air, l’hypothèse est que lorsqu’ils sont exposés au froid, il y a moins de cellules immunitaires qui atteignent le niveau du nez pour combattre le virus. Les scientifiques pensent également que certaines classes de virus ont une plus grande capacité à se reproduire à des températures plus froides, un phénomène qui reste cependant mal compris. « Si vous êtes exposé à des germes dans le froid, cela peut augmenter la prolifération du virus ou du germe. Combiné au fait qu’on a moins de militaires qui peuvent se rendre sur le site de l’infection pour la combattre, on croit donc que le froid augmente ainsi le risque d’infection », résume le Dr Ghislain Lavoie. L’effet de l’air sec Un air plus sec augmente également les chances d’attraper un virus respiratoire. Normalement, la muqueuse du nez, la fine couche de tissu qui tapisse les parois du système respiratoire, reste humide et offre une protection contre les infections virales et la saleté que nous inhalons. “Lorsqu’il y a du mucus, les virus ne collent pas directement aux parois du nez, ils restent attachés, et ensuite on peut se moucher pour les faire sortir”, précise le Dr Lavoie. Cependant, l’air sec a tendance à assécher les muqueuses du nez, ce qui réduit notre protection. C’est pourquoi en hiver, même si nous ne sommes pas malades, notre nez essaie de compenser et de couler.” Protéger de la contamination Bien que la saison froide ne soit pas directement responsable du rhume et de la grippe, elle augmente donc indirectement le risque d’infection. Pour ces raisons, le Dr Lavoie croit qu’il est sage de prendre des mesures pour éviter de contracter un virus respiratoire. Le médecin recommande par exemple d’appliquer les différentes leçons apprises ces dernières années en raison de la pandémie de COVID-19, dont le lavage fréquent des mains. “Si vous êtes malade, il vaut peut-être mieux éviter les rassemblements à l’intérieur, surtout s’il y a des personnes âgées, des enfants, des personnes dont le système immunitaire est affaibli”, a-t-il déclaré. Il est toujours important d’éternuer dans le pli du coude et d’éviter d’exposer les autres autour de nous. Les mesures contre le COVID nous ont également protégés de la grippe, du rhume ou des virus respiratoires syncytial. Ce n’est peut-être pas une mauvaise idée que les gens répètent ces mesures, même en portant des masques, pour s’assurer que le système de santé puisse résister à cet hiver.”