Dans leur verdict rendu après cinq heures de délibéré, les jurés ont soutenu “l’extrême gravité de ce geste” qui, selon eux, découlait de la volonté du prévenu de 24 ans “d’échapper à tout prix à l’arrestation”, entraînant sa mort par la police. officier dans la nuit du 10 au 11 janvier 2020. Une “intention homicide certaine”, a expliqué le président du tribunal, Antoine Molinard-Min.
“Verdict de soulagement”
“C’est un verdict réconfortant”, a réagi Jean-François Barr, avocat de la famille Lambois. Ce dernier et les nombreux policiers réunis au moment de la déclaration ont reçu le verdict avec beaucoup d’émotion pendant plusieurs instants. “La chose la plus importante pour nous est la reconnaissance de l’intention de tuer. Parce qu’en fin de compte, cela nous soulage tous de cette culpabilité. C’est ce qu’on attendait tous de ce procès, mettre vraiment la faute sur le côté droit, c’est sa faute”, a déclaré Marianne Charret-Lassagne, cheffe de la sécurité départementale au moment des faits. Le procureur général, comme les parties civiles, avait plaidé que cette intention s’était traduite à la fois par la percussion et “toute l’accélération du fourgon”. Le corps du policier avait été traîné sur une dizaine de mètres.
“Nous condamnons cet homme à être plus âgé que son âge”
En procès depuis lundi, l’accusé a nié toute volonté de tuer. “L’intention de tuer était maintenue, à condition que l’accusé puisse garder espoir, prouver qu’il était capable de penser, d’avancer”, a commenté son avocat Julien Charle. “Il a eu ces quelques mots, disant” c’est comme ça “. C’est une façon de respecter la décision de justice, d’essayer d’y réfléchir et de l’écouter”, a déclaré l’avocat. Et notons : « Nous avons condamné cet homme à plus que son âge. La nuit du drame, l’officier du GAO est intervenu dans une opération d’interpellation d’un groupe de malfaiteurs qui venait de voler un chargement de lessive en Isère. Aux portes de Lyon, la camionnette Volkswagen transportant les biens volés s’est retrouvée coincée par deux véhicules et a tenté une manœuvre pour s’en sortir, de plein fouet avec Franck Labois, qui se tenait sur son chemin, arme au poing. Il n’a pas tiré. “Frank Labois aimait tellement la vie qu’il lui était impossible de tuer”, a déclaré Me Laurent-Franck Liénard, avocat des collègues de la victime. Il n’y aura aucune trace de freinage au sol et le policier décédera trois jours plus tard. L’enquête a permis le retour de trois hommes, dont Farès D., finalement arrêté le 16 janvier.
Délinquance précoce
Les avocats de l’accusé ont affirmé à la maison lors de leurs plaidoyers qu’il ne pensait qu’à “s’enfuir” et ont souligné des “incertitudes” dans l’affaire, tandis que les avocats de la famille de l’officier les ont décrits comme un homme dirigeant une équipe “déterminée”. Auparavant, ses proches l’avaient décrit comme “bon et calme”, mais aussi “influent”, évoquant les premières infractions : une dizaine de faits ont déjà été condamnés, plus quelques peines encore attendues, notamment pour le vol de la nuit fatidique. . Lors de sa dernière prise de parole, l’accusé s’est adressé “à la famille, aux frères, à la mère”. “Je m’excuse sincèrement”, a-t-il dit simplement.