Céline V., esthéticienne, a 21 ans lorsqu’elle rencontre Sliman, un jeune homme qu’elle qualifiera plus tard de “prince charmant”, terme qui fait écho aux proches de la victime qui le décrivent comme un “rayon de soleil”. Il a 14 ans de plus. C’était l’été 2008, l’été d’Armada. Le jeune homme est particulièrement romantique, il la surprend à Honfleur et pense lui offrir des fleurs. La naissance d’un enfant en 2015 allait changer la relation du couple, explique-t-il. Sliman ne reconnaîtra pas officiellement son fils. Céline V. évoque l’apparition de disputes et d’agressivité lorsque son partenaire a trop bu. Une séparation qu’elle considère comme non réalisée En 2018, l’esthéticienne explique avoir décidé de quitter son compagnon. Elle se rend compte qu’il ne la quittera jamais. “Mon cerveau a tourné”, a-t-il dit, “j’ai réalisé que c’était lui ou moi.” La défenderesse poursuit et décrit ses tentatives de mettre fin à la vie de son partenaire dans leur maison. Dans une salle d’audience comble, la femme explique qu’elle a tenté de l’endormir avec des anxiolytiques entassés dans une assiette et d’injecter à Slimman une seringue remplie d’air, comme on le voit dans les films policiers. Il dit aussi qu’elle a essayé de l’étouffer pendant qu’il dormait. L’analyse psychiatrique de Céline V. a révélé une personnalité “non pathologique”, selon un expert interrogé par l’Agence France Presse. Céline V. présente une “personnalité équilibrée, mature, avec de fortes valeurs morales” ne montrant “aucun signe de risque psychiatrique ou médico-légal”, a déclaré l’expert psychiatre au tribunal par visioconférence. Interrogée par le président du tribunal correctionnel, sur le décalage entre ce portrait et les événements allégués, l’experte explique que « quand la terreur dépasse la morale, on peut passer à un passage dans l’action, Céline Vasselin reconnaît un acte de folie, mais ne présenter un risque psychiatrique ».
“Dans ce scénario, elle percevait le meurtre comme la seule issue possible”, explique le médecin, “c’est quelqu’un qui s’est organisé, pour elle et son fils c’était la seule solution pour être enfin en sécurité”, selon l’expertise basée sur les déclarations du accusé. “Le lien d’influence peut s’établir ici, notamment en raison de menaces et de violences répétées” a évalué le psychiatre, “ça dépendait de la victime”, dans un état de “grand stress”. L’expert a conclu sur l’absence de preuves pour attester de toutes ces violences que le prévenu a écrit : “l’influence n’est jamais renvoyée à des tiers, c’est dans l’intimité du couple, quand la porte s’ouvre qu’elle se ferme qu’ils se révèlent” . Le procès se poursuit vendredi devant le tribunal correctionnel de Seine-Maritime. Les deux prévenus, Céline V et son amie Jessica A. sont condamnés à la réclusion à perpétuité.