« Depuis la nuit du 28 au 29 octobre 2017, tout a été comme un cauchemar éveillé. Comme si plus rien ne m’appartenait”, confie-t-elle, expliquant qu’aujourd’hui elle veut “parler [s]nous rentrons.” “La réalité est toujours plus compliquée”, insiste Martine Henry, assurant à son fils “Jonathan n’est pas un monstre, même si ce qu’il a fait est – monstrueux”. “C’est choquant, mais Jonathan est un homme bon qui a commis l’horreur”, dit-il. Comment cela a-t-il pu en arriver là ? La mère de Jonathann ne l’explique pas elle-même, se référant uniquement à “beaucoup de non-dits accumulés”. Elle est aussi accablée de culpabilité : “Après un tel drame, on voit tout ce qui s’est passé depuis l’enfance et on se remet en question”, explique-t-elle.

“Peu importe ce qu’il fait, je serai toujours là”

Malgré l’horreur inexplicable du fémicide, Martine Henry réitère son soutien à son fils. Les larmes versées lors de la marche blanche aux côtés de la famille d’Alexia étaient “sincères”, dit-elle. « Peu importe ce qu’il fait, je serai toujours là. Vous ne mettez pas un enfant au monde pour le jeter quand il a besoin de vous”, ajoute-t-elle. “Encore aujourd’hui, mon mari et moi allons le voir un week-end sur deux” en prison. Avec “le recul”, cette ancienne puéricultrice de 66 ans “pense avoir empêché” son fils de “dire la vérité”. “Quand je lui posais des questions, il se mettait à pleurer. Il a essayé de me dire Je suis le mari, donc le principal suspect, attendez qu’ils soient arrêtés. Je l’ai coupé, je lui ai dit non, ce n’est pas possible”, raconte-t-il. S’il explique qu’il ressent “une douleur immense” pour Alexia et ses parents, Martin affirme qu’il veut “dire la vérité”. “Alexia était humaine et pas l’être parfait que ses parents décrivaient. Pour elle, nous n’étions pas assez bons. Il nous l’a fait ressentir. Il a interdit à Jonathan de venir me voir, il a dû le faire en cachette”, assure-t-elle. En écrivant ce livre, la mère du tueur a dit à l’époque : « J’espère que certaines personnes pourront commencer à [s]contre lui.” “Si Jonathan avait parlé plus tôt, on aurait pu l’aider”, juge-t-il.