Interrogée dans le Journal du dimanche (JDD) du 13 novembre, Marine Le Pen a déclaré ne pas craindre la dissolution de l’Assemblée nationale, une menace plusieurs fois évoquée par Emmanuel Macron en cas de blocage au Parlement. “Si le président utilise cet argument comme une menace, cela ne nous fait pas peur du tout”, a déclaré l’ancien président du Rassemblement national (RN), qui dirige désormais le groupe des députés RN à l’Assemblée nationale. « Nous n’avons pas peur de retourner à la campagne ! Nous pourrions en sortir beaucoup plus forts qu’aujourd’hui, même capables d’avoir un Premier ministre », a-t-elle déclaré alors que son parti remportait un décompte historique de 89 sièges en juin. Cependant, il précise que, dans ce scénario, il ne souhaite pas être Premier ministre, ajoutant qu’il a « d’autres ambitions, celle d’être président de la République. Et ça ne passe pas par la case Matignon.” Lire aussi : Article destiné à nos abonnés Marine Le Pen tente de remettre le Rassemblement national sur le chemin de la normalisation
Les républicains n’ont ni “idées” ni “chef”
Mme Le Pen a également exclu une alliance avec les Républicains (LR), si Eric Ciotti était élu à la tête du parti de droite en décembre. « Il a tous les défauts de LR. Comme Aurélien Pradié aussi », dit-il. “Pour qu’un parti fonctionne, il a besoin d’idées et d’un chef. LR n’a ni l’un ni l’autre. Je vous rappelle leur résultat à la présidentielle : 4,8 % », argumente-t-elle pour étayer son propos. Concernant la proposition de La France insoumise (LFI) de porter le smic à 1 600 euros le 24 novembre, la députée du Pad-de-Calais annonce que son parti votera contre. “Le SMIC est un piège à bas salaires pour les classes moyennes et peut conduire à des faillites de TPE-PME”, juge-t-il. Mme Le Pen avance deux autres propositions : “baisser la TVA sur les prix de l’énergie et la supprimer pour un panier de produits de première nécessité” et “inciter les entreprises à augmenter les salaires de 10% en les exonérant des cotisations patronales excédentaires”. Lire aussi : L’article est pour nos abonnés Malgré l’échec des motions de censure du RN et LFI, Nupes tient bon
Jordan Bardella “est libre de choisir son équipe”
Les efforts de normalisation du Rassemblement national ont récemment été sapés par la suspension de quinze jours – une sanction “sévère sans précédent”, a-t-il jugé – de son adjoint de la Gironde Grégoire de Fournas, accusé d’avoir jeté un demi-cercle lors de la séance de questions. au gouvernement, l’expression « Retournons en Afrique ! ». Mme Le Pen reconnaît que « cette interpellation était maladroite », mais estime que « ses propos étaient déformés ».
“En gros, il a défendu les positions du RN : quand les migrants sont repêchés, il faut les protéger et les ramener au port de départ”, justifie-t-il.
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Dans un autre dossier, l’ancienne présidente du RN regrette la décision de son successeur Jordan Bardella, élu à une écrasante majorité à la tête du parti (85% des suffrages), de limoger Bruno Bilde et Steve Briois du nouvel instrument exécutif, car, dit-il , de “désaccords très profonds”.
“Je suis une démocrate”, exhorte Mme Le Pen pour expliquer qu’elle n’a pas défendu deux de ses proches qui craignent une radicalisation idéologique sous le mandat de Jordan Bardela. Le nouveau président est libre de choisir son équipe. Je suis désolé pour ce malentendu, qui est personnel et profond et non politique. »
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