L’Europe et l’OTAN

Cependant, si la France veut rester un “fournisseur de sécurité” en Afrique et maintenir sa présence à Djibouti, sa sécurité sur le territoire national passera aussi par le renforcement de la défense européenne. Et, précisément, les liens franco-allemands : “Nos forces sont faites pour s’unir”, a souligné le chef de l’Etat. Pourtant, tout n’est pas rose pour le couple franco-allemand. Le futur projet d’avion européen, Scaf, vacille sérieusement en raison des divergences entre les constructeurs Dassault et Airbus. Et la volonté de Berlin de se doter d’un bouclier antimissile ne satisfait pas Paris. Ce mercredi, Emmanuel Macron a mis le pied dans l’assiette : “La défense aérienne de notre continent est un enjeu stratégique, unitaire, qui ne se réduit pas à la promotion d’une industrie nationale ou d’industries tierces au détriment de la souveraineté européenne.” Voyons si cela fait bouger les lignes. Mais c’était clair : « L’Europe n’est plus à l’abri des attaques de missiles et de drones. Dans ce contexte, si Emmanuel Macron souhaite poursuivre la coopération avec la Grèce, l’Italie, les pays baltes ou la Roumanie, où la France s’apprête à envoyer des chars Leclerc en plus des 1 000 hommes déjà déployés, cette stratégie de défense sera parfaitement alignée. avec l’OTAN. Avec lui à l’Élysée, la France restera dans l’Alliance atlantique. “Les circonstances actuelles renforcent son importance”, explique-t-il. Dans cette alliance, nous continuerons à jouer le rôle d’alliés exemplaires. Il ne s’en cache pas, si “nécessaire”, la France contribuera “à la défense de la partie orientale de l’Europe”.

Rayonnement

Un autre domaine dans lequel il faut investir est celui de la guerre de l’information qui travaille désormais sur les théâtres d’opérations. A ce moment, la France a vécu au Mali la puissance de ces attaques sur les réseaux sociaux avec notamment l’organisation d’un charnier organisé par les mercenaires russes de Wagner pour l’accuser. “Nous ne serons pas des spectateurs passifs de cette dérive. A nous de penser à faire avancer notre cause”, a déclaré Emmanuel Macron. En conséquence, il a annoncé que “l’influence” serait désormais une “fonction stratégique” avec des moyens. Enfin, au-delà de la modernisation proprement dite des troupes, le chef de l’Etat veut aussi “renforcer la force morale de la nation”. Face aux dangers d’une guerre de haute intensité qui nous toucherait, le locataire de l’Elysée compte sur le développement de la réserve opérationnelle, du service public et du service national universel : « Il ne s’agit pas de militariser la société, mais de renforcer l’esprit de résilience.” Traduction : préparez-vous au pire.