Ouvrant le bal, le président républicain Christian Jacobs a assuré avoir affirmé à Emmanuel Macron son refus de conclure “tout accord raisonnable”. “J’ai réitéré au président qu’il nous est impossible d’entrer dans quelque chose qui pourrait être une trahison de nos électeurs. “Nous avons fait campagne dans l’opposition, nous restons dans l’opposition sur des sujets décisifs mais responsables”, a déclaré le leader de droite à la fin de son entretien.

Pas « bloquer les institutions mais… »

Et Christian Jacob l’assure : “On ne se retrouvera jamais dans le blocus des institutions mais il n’est pas question d’entrer dans une logique de coalition, de participation ou quoi que ce soit de ce genre (…) c’est le président de la République, c’est lui qui demande cette rencontre, c’est à lui de mettre des propositions sur la table”, a-t-il insisté. Le chef de l’Etat “a écouté” mais “il n’y a pas eu de propositions”, a dit M. Jacob, qui affirme avoir fait son analyse “honnêtement”. La même “écoute” a été observée de la part du leader socialiste. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a bien confirmé avoir eu un “échange de pouvoir” avec le chef de l’Etat. “Je pense qu’il a entendu le message des Français qu’il ne pouvait plus être président tout-puissant. Comment va-t-elle lui répondre ? “Il ne fait aucun doute que c’est fait dans son cerveau”, a-t-il ajouté. Mais d’insister : “Le président doit accepter d’entrer dans une phase beaucoup plus parlementaire et écouter tout le monde.” Quant aux socialistes, “nous ne sommes pas d’extrême gauche, ce n’est pas la France révolutionnaire, je lui ai dit qu’il fallait s’entendre sur un périmètre, pour continuer l’échange. (…) Le casting ne m’intéresse pas, je ne suis pas le DRH de la Macronie. “Tout ce qui m’intéresse, c’est de savoir ce qu’on va dire aux Français”, a-t-il dit, évoquant le maintien de la Première ministre, Elizabeth Bourne. Lorsqu’il a quitté l’Elysée à minuit, François Bairou a également déclaré qu’Emanuel Macron “était pleinement conscient de ce qui s’était passé”, ajoutant qu’”il était dans un état d’inquiétude, je pense qu’il trouve cela stimulant”. Le président du MoDem a assuré avoir dit au chef de l’Etat “qu’il fallait se rapprocher le plus possible de l’unité nationale”, sans donner plus de détails ni préciser à quels partis il faisait référence. “Nous avons peut-être eu des contradictions dans le passé, mais en travaillant le plus possible ensemble dans des discussions respectueuses – même si elles sont chaudes – nous ferons ce que nos concitoyens attendent de nous”, a déclaré François Bairou.