Or, comme l’explique notre collègue Mariama Darame dans l’analyse qui suit, dire que la France serait ingouvernable sans 289 eurodéputés soutenant M. Macron est faux, même si le temps parlementaire s’allonge inévitablement et les équilibres sont plus précaires. Il y a eu deux cas de majorité relative dans le passé : sous le général de Gaulle (1958-1962), puis sous François Mitterrand avec Michel Rocard comme premier ministre (1988-1991). Cela, à son tour, n’a pas paralysé le pouvoir exécutif, selon Marie-Anne Cohendet, professeur de droit constitutionnel à l’université Paris-I. Au contraire, elle a même permis, dans le cas de Michel Rocard, de restaurer la culture du compromis par une majorité élargie, malgré le recours à vingt-huit reprises à l’article 49.3. “La raison d’être d’un Parlement, c’est de négocier, et l’un des inconvénients majeurs de la Ve République, c’est qu’on ne négocie pas assez, parce que très souvent on a la majorité en tête. Vous êtes devant le chef de l’Etat”, a ajouté Cohendet. expliqué. Dans la Constitution de 1958, le président, même sans majorité, a le droit de dissoudre, tout comme le recours à l’article 49.3, limité par la révision de 2008 à un projet de loi de finances et un autre texte par session du Parlement.

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