Quant au ministre de l’Economie, Bruno Lemer, a annoncé le 5 mai qu’il ne serait pas candidat aux élections législatives des 12 et 19 juin. Mais pour Bercy, qui dirige Bercy depuis cinq ans et continue de le faire, la légitimité de l’élection n’est pas la même qu’être membre de la circonscription Eure 1 pendant quinze ans. Il a aussi justifié son choix de ne pas continuer, pour ne pas devenir un “accumulateur” et ne pas faire plus de trois mandats consécutifs. Au contraire, il n’y a pas de règle écrite dans la loi concernant la démission des ministres qui revendiquent des députés qui échouent dans leur campagne électorale. Mais c’est une directive pratique et politique donnée par l’exécutif. En 2017, Emanuel Macron avait déjà fixé cette règle : pourtant, alors aucun candidat ministériel n’avait échoué, alors qu’à l’issue des élections législatives de 2022 trois membres du gouvernement doivent démissionner en raison de leur défaite. C’est pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy que la règle a été fixée pour la première fois. En 2007, Alain Juppé perd son poste de ministre de l’écologie et du développement durable, suite à sa défaite aux législatives. Il y a donc dans tous les cas une différence entre les ministres, ceux qui « prennent leurs risques » en se présentant et d’autres qui les ont abandonnés (comme le Garde du Sceau, Eric Dupont-Moretti). Ce risque est d’autant plus grand lorsqu’ils sont candidats dans des circonscriptions difficiles ou qu’ils ne disposent pas de la majorité présidentielle.