Bien sûr, il y a aussi la compétition, que tout le monde attend pour parler du ballon. Mais l’autre question, largement évoquée ces dernières semaines, reste la capacité du Qatar à accueillir la Coupe du monde 2022 sans conflit ni tension. Les picks arrivent au compte-gouttes, les supporters sont attendus ou espérés, et surtout, des journalistes du monde entier arrivent pour couvrir l’événement et raconter ce qu’ils voient du Qatar. La première chose étrange fait son apparition depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, avec le défilé des premiers “supporters”. En fait, de petits groupes de travailleurs indiens, comme l’explique L’Equipe, ont été mobilisés par le comité d’organisation. Cela a suscité l’intérêt de plusieurs journalistes étrangers, qui sont partis à la rencontre de ces supporters qui semblent être des sosies comme dans un célèbre jeu vidéo de football. Exemple avec le Daily Telegraph, qui s’est entretenu avec l’un de ces Indiens, présent devant l’hôtel de choix anglais, qui venait d’arriver à Doha.
Les “faux endosseurs” garantissent leur bonne foi
“Les personnes extérieures à l’hôtel Souk Al-Wakrah ont catégoriquement refusé cette proposition. Ils ont dit qu’ils avaient acheté leurs propres billets et payé les maillots du fan club qu’ils portaient. Gireesh Edavana, 42 ans, un ingénieur en mécanique du Kerala qui vit à Doha, a déclaré que les affirmations que lui et ses amis avaient été payés pour être là étaient “complètement fausses”, a rapporté le journal anglais. “La plupart d’entre nous soutenons l’Angleterre parce que nous aimions David Beckham quand il était joueur. C’est lui qui a fait de nous des fans de l’Angleterre. Nous avons été vraiment choqués d’entendre que les gens nous traitaient de faux fans. On ne sait pas d’où ça vient. Cela vient aussi de leur propre côté puisque de nombreux fans d’Angleterre se moquent des versions de leurs chansons habituelles chantées par ces fans locaux.
Apparemment il rentre à la maison ?ᅠチᄃ?ᅠチᆬ?ᅠチᄃ? pic.twitter.com/aO52KAcuf1
– Simon Peach (@SimonPeach) 15 novembre 2022
L’Argentine était également intéressée par les supporters qui étaient présents sur les lieux et portaient les couleurs de l’Albiceleste. Là, ils se plaignent à nouveau d’être considérés comme des “faux supporters”. “Tous les participants (aux défilés), nous sommes supporters depuis des années et avons fait partie de différents groupes de supporters argentins. Mon idée était de les unir et de les rassembler sous un même toit pendant la Coupe du monde. Bien sûr, l’amour pour Messi va au-delà des mots car il est le meilleur joueur du monde. Mais, nous avons grandi en regardant Diego Maradona et son parcours footballistique à travers le monde. Beaucoup d’entre nous ont suivi Gabriel Batistuta et Ariel Ortega”, raconte Suhail Dohakkaran, fondateur indien d’Argentine Fans Qatar, selon La Nacion, un journal argentin, qui écrit : “pour être dans l’équipe, il faut vivre au Qatar, la plupart des les fans viennent d’Inde, du Pakistan, du Népal, du Bangladesh et du Sri Lanka, ainsi que des Qataris et des Argentins.”
Les premières images sont parfois dérangeantes
La corniche, comme on l’appelle en français, se veut le centre de la Coupe du monde à Doha, mais pour l’instant elle reste, comme le rapportent les journalistes français, plutôt déserte, attendant l’arrivée du gros des supporters. Plus d’un million de personnes sont attendues au Qatar pour assister à la Coupe du monde et les conditions d’hébergement seront également passées au crible. Une première rangée a déjà secoué l’Angleterre, avec des images montrant des tentes censées abriter des supporters. Certains établissent des parallèles avec le Fyre Festival, tristement célèbre pour ses montagnes prometteuses et ses merveilles avant d’annuler simplement une fois le public arrivé sur les lieux.
Salles de ventilateur au Qatar. pic.twitter.com/detQFVVkvR
– SPORTbible (@sportbible) 15 novembre 2022
Encore une mauvaise nouvelle pour les fans qui souhaitent accompagner leurs matchs de quelques bières. Le prix de la boisson était annoncé à 13 euros la pinte, comme le rapporte le Times. Le Qatar, où l’alcool est très cher et réservé aux résidents non musulmans, avait pourtant annoncé vouloir faire un effort sur cette question lors de la compétition.
Et les journalistes là-dedans ? Jusqu’à présent, une fois les formalités administratives accomplies, aucun couac n’a été signalé par les envoyés spéciaux des médias français. En revanche, un journaliste danois avait déjà des ennuis avec les autorités locales, comme vous pouvez le voir via le tweet ci-dessous. Interrompu en plein direct par la sécurité officielle, il a reçu l’ordre d’arrêter de filmer, sous peine de voir sa caméra détruite. Mais cela ne semblait rien montrer de terrible. Pour le Qatar, c’est ce genre d’enchaînement qu’il faut éviter au maximum…
pic.twitter.com/SAzdCN45af
– Coupe du monde sans contexte (@NoContextFIFAWC) 16 novembre 2022