Telles sont les conclusions de la dernière évaluation du Global Carbon Project, un consortium de plus de 100 scientifiques de 80 laboratoires internationaux travaillant sur le cycle du carbone. Leurs résultats sont publiés dans la revue Earth System Science Data, vendredi 11 novembre, ainsi que dans un atlas interactif. Ils sont une nouvelle alerte pour les dirigeants réunis à la conférence mondiale sur le climat (COP27), à Charm el-Cheikh, en Égypte. Cette étude prévoit que les émissions mondiales de CO2 – le principal gaz à effet de serre et la principale cause du changement climatique – atteindront 40,6 milliards de tonnes en 2022, proche du record de 2019 et en hausse de près de 1% par rapport à 2021. la majeure partie provient de la combustion de combustibles fossiles et les cimenteries, dont les émissions devraient représenter 36,6 milliards de tonnes cette année, en hausse de 1 % par rapport à 2021. Ces émissions s’étaient effondrées de 5,4 % en 2020, avant d’augmenter de 5,1 % en 2021. Le reste des émissions est lié à l’évolution des l’utilisation des terres, notamment la déforestation ; elles semblent être restées stables cette année.
La Chine reste le plus grand pollueur
Globalement, les niveaux d’émission très élevés « sont restés stables au niveau mondial depuis 2015 », note Pierre Friedlingstein, directeur de recherche au CNRS, à l’École normale supérieure et à l’université d’Exeter (Royaume-Uni) et premier auteur de l’étude. . « Nous ne sommes plus sur une trajectoire de forte croissance chaque année, mais nous sommes encore loin de la limite. » « Ce rapport est une mauvaise nouvelle. C’était très naïf de penser que les investissements verts des plans de relance permettraient de maintenir de faibles émissions”, réagit Philippe Ciais, directeur de recherche (CEA) au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement et l’un des auteurs de l’étude. . Les extrapolations faites à partir de l’étude – l’année n’étant pas encore terminée – sont toutefois à prendre avec précaution, car elles sont plus incertaines que dans les évaluations précédentes. “On est passé d’un monde où l’on pouvait prédire les émissions grâce à de nombreux indicateurs à un monde chaotique, secoué par de multiples crises et la guerre en Ukraine, où tout peut basculer”, rappelle-t-il. Il vous reste 63,04% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.