Dans une “lettre collective” publiée sur les réseaux sociaux, les champions du monde en titre reconnaissent que l’épreuve se déroulera dans un “contexte mouvementé”. “Chacun de nous doit prendre sa part” de responsabilité, expliquent-ils, rejoignant d’autres nations éligibles qui se sont déjà prononcées sur la question, comme l’Australie ou le Danemark. Les Bleus sont jusqu’ici restés assez discrets sur les droits de l’homme, un sujet qui s’attire les critiques des ONG. “Notre passion ne doit pas être la cause du malheur de certains”, insistent-ils, se disant “sensibles” aux “avis des ONG et associations”. Lire aussi : Article pour nos abonnés Coupe du monde 2022 au Qatar : la rage de West ne s’étend pas au reste du monde

“Mettre l’accent sur le foot”

Le soutien financier promis par les joueurs de l’équipe de France passera par Génération 2018, un fonds de dons créé ces derniers mois par les champions du monde et “destiné à financer des actions à impact social” qui leur tiennent à cœur. Plusieurs dirigeants européens, dont la France, ont porté un brassard arc-en-ciel en septembre en faveur de l’inclusion et de la lutte contre les discriminations. L’initiative devait être prolongée lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar, où l’homosexualité est illégale. Lire aussi : L’article destiné à nos abonnés La performance de la Coupe du monde au Qatar : Nicolas Sarkozy, Michel Platini et le rachat du PSG au centre de l’enquête de la justice française
Il avait été pressenti pour être porté par le capitaine français Hugo Lloris, mais le président de la FA, Noël Le Graët, a fait savoir qu’il n’était pas en faveur. Hugo Lloris lui-même a expliqué lundi qu’il entendait “faire preuve de respect” envers le pays hôte. “Quand tu accueilles des étrangers [en France], nous voulons souvent qu’ils suivent nos règles et respectent notre culture. Je ferai la même chose quand j’irai au Qatar. Je peux être d’accord ou non avec leurs idées, mais je dois leur montrer du respect”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, qui a suscité de vives réactions. De nombreux pays qualifiés ont pris position sur ces questions ces derniers jours. L’Australie a diffusé une vidéo où une quinzaine de joueurs protestaient contre les atteintes aux droits humains commises au Qatar. L’équipe danoise avait de son côté envisagé de s’entraîner au Qatar avec des maillots portant un message de respect des droits fondamentaux, avant de voir sa demande rejetée par l’organisateur du tournoi, la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). Dans une lettre, elle a exhorté ces derniers jours les équipes de qualification à “se concentrer sur le football” et à ne tomber “dans aucune bataille idéologique ou politique”. Le monde avec l’AFP