En février, alors que l’ancien évêque de Bordeaux est chargé de mener une enquête sur les foyers d’accueil, les parents de cette femme écrivent une lettre à l’évêque de Nice. “Suite à cette lettre, Mgr Ricard a reconnu que ce prêtre avait ’embrassé’ la fille de ce couple il y a plus de 40 ans”, a indiqué le parquet de Marseille dans un communiqué. Le procureur précise que l’évêque de Nice a appris “plus tard” la minorité de la jeune femme et a alors pris la décision de transmettre les preuves à la justice. La lettre a ainsi été transmise au parquet le 24 octobre. Le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire pour “agressions sexuelles aggravées”. Elle doit permettre “une première vérification de la nature exacte des faits incriminés et de leur chronologie, et l’audition de toutes les personnes mises en confiance ainsi que de la victime potentielle”. Aujourd’hui âgée d’une cinquantaine d’années, cette femme dit avoir vécu un “traumatisme extrêmement puissant”, a témoigné sur France Inter Véronique Margron, la présidente de la Conférence des religions et des religieux de France, qui s’est entretenue avec elle. En février 2022, c’est elle qui reçoit un appel de cette femme. « Cette dame vient de découvrir que le cardinal Jean-Pierre Ricard avait été nommé à une responsabilité vis-à-vis de la communauté dite nouvelle, et qu’il y avait eu un certain nombre d’exactions et notamment d’agressions sexuelles. avait été nommé pour superviser cette communauté. explique Véronique Margron. La femme de 50 ans explique qu’elle était sous “un choc énorme”. “Il m’a dit qu’il avait été victime de Jean-Pierre Ricard dans son enfance, dans un milieu familial proche, c’était un ami de la famille, ajoute le président de la Conférence des religieux et religieuses de France. Le traumatisme qu’il a vécu est extrêmement fort et il a été très violent.” Suite à ses aveux, le cardinal Jean-Pierre Ricard a annoncé qu’il quittait le presbytère de Peyruis, dans les Alpes-de-Haute-Provence, a appris France Inter. Ce logement avait été mis à sa disposition à sa demande par le diocèse de Digne-les-Bains. Le cardinal avait choisi de passer sa retraite, qu’il a prise en 2019, dans ce département, où il a des attaches familiales.