“Il n’est pas question de réimportation [le masque] de façon obligatoire », a déclaré M. Legault lors de son arrivée à une rencontre avec ses adjoints au Centre des congrès de Québec. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, fera un débriefing mercredi, à Québec, avec le directeur national de la santé publique, Luc Boileau. “Il y aura des recommandations et ce sera fait demain [mercredi] par Christian et le docteur Boileau », a ajouté le premier ministre Le bureau de M. Dubé a expliqué que le gouvernement n’a plus le pouvoir d’exiger le port du masque depuis la fin de l’urgence sanitaire. Dimanche, le Collège des médecins du Québec recommandait le port du masque dans les espaces publics face à “une augmentation alarmante des cas de virus respiratoires chez les enfants et un débordement des urgences pédiatriques”. Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a exhorté son peuple à porter « autant que possible des masques » car les hôpitaux pour enfants de la province sont débordés.

“Ça ne s’est pas passé là-bas”

La ministre de la Santé, Sonia Bélanger, a confirmé que la situation actuelle ne nécessite pas le rétablissement de l’état d’urgence sanitaire, en vigueur au Québec de mars 2020 à juin 2022, qui a permis au gouvernement d’imposer la fermeture des commerces ainsi qu’un couvre-feu, sauf pour le masque. “Ce n’est pas moi qui ordonne l’urgence socio-sanitaire, je ne pense pas qu’on en soit là”, a-t-il déclaré à son arrivée également au Centre des congrès de Québec, mardi. Le gouvernement attend les recommandations de la Santé publique avant de prendre une décision sur le masque, a indiqué le ministre. «On regarde ce qui se passe dans les autres provinces, notamment, et le docteur Boileau va nous donner les balises», a-t-il dit. Mme Bélanger a déclaré que le masque “fait partie de la bonne mesure”. “Comme se laver les mains, comme s’éloigner, comme rester à la maison”, a-t-il expliqué. La cellule de crise mise sur pied par M. Dubé pour répondre aux urgences surpeuplées s’occupe actuellement de cet aspect des soins pédiatriques. Le gouvernement veut rétablir les cliniques pédiatriques désignées pour favoriser un accès et des soins rapides, comme cela a été fait l’an dernier en raison de la pandémie de COVID-19, a déclaré le ministre. “C’est vrai que la situation aux urgences pédiatriques est préoccupante en ce moment, la cellule de crise cherche des interventions particulières”, a-t-il dit. Des spécialistes de la prévention des infections en maladies infectieuses sont là pour aider à décongestionner le réseau pédiatrique au Québec. »

Forte recommandation

Nathalie Grandvaux, directrice du Laboratoire de recherche sur la réponse de l’hôte aux infections virales au Centre hospitalier de l’Université de Montréal, estime que le gouvernement ferait bien de recommander fortement le port du masque. “Se masquer judicieusement dans les espaces intérieurs encombrés contribuerait certainement à limiter la transmission des virus respiratoires qui font déborder les hôpitaux”, a-t-elle déclaré dans une interview. Il suggère de l’utiliser dans des situations où le risque est plus élevé, comme dans une épicerie bondée où la distanciation physique est impossible. Mme Grandvaux estime qu’il serait difficile de réinstaurer plus largement le masque dans les lieux publics comme les bars ou les restaurants. “Dire qu’on va le rendre obligatoire partout à l’intérieur est une étape assez difficile à franchir politiquement”, a-t-il dit. Helen Trottier, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, croit que la vague actuelle d’infections respiratoires est causée par un manque d’exposition aux divers virus de la grippe et de la gastro-entérite pendant la pandémie. Pour cette raison, il estime que le masque obligatoire n’est pas nécessaire. “Je ne pense pas que nous en soyons arrivés là”, a-t-elle déclaré dans une interview. C’est un peu une vague qui nous revient car nous avons été aseptisés. Il y a un coup à donner, ça vient avec les contacts sociaux. » Selon elle, dans ce contexte, le masque reste une mesure de protection valable. “Ce sera toujours une bonne idée de porter le masque de manière individuelle”, a-t-il souligné. Avec Florence Morin-Martel

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