(Paris) La coalition d’Emanuel Macron a perdu la majorité absolue à l’Assemblée nationale française, un fait qui empêchera l’adoption des réformes annoncées pour les cinq prochaines années de son mandat, selon des prévisions annoncées dimanche après-midi à l’issue du second tour .élections. Posté à 7h18. Mis à jour à 14h05. Léon BRUNEAU avec la section politique de l’AFP Agence France-Presse
Si ces résultats se confirment, c’est un gros revers pour le président français, qui devra trouver des alliances pour mettre en œuvre son programme de réformes pour les cinq prochaines années. Selon les premières prévisions des instituts de sondage, la coalition Together ! du président acquerrait entre 200 et 260 sièges. Soit loin de la majorité absolue de 289 députés (sur 577) à l’Assemblée nationale. De son côté, l’alliance de gauche Nupes dirigée par Jean-Luc Mélenchon compte entre 150 et 200 députés et devient le premier groupe d’opposition à l’Assemblée, selon ces prévisions.

Découverte importante

Le parti d’extrême droite Rassemblement national (RN) de Marin Le Pen a remporté 60 à 100 sièges, selon les mêmes sources, ce qui représente une avancée majeure. Comme prévu, ces élections, les quatrièmes en deux mois après la présidentielle, ont été évitées par les Français, alors qu’une partie du pays subissait une canicule sans précédent. Le taux d’abstention devrait atteindre entre 53,5% et 54%, soit plus d’un point par rapport au premier tour (52,49%), selon les instituts de sondage. Il n’atteindra cependant pas le record du second tour de 2017 (57,36%). Photo de DENIS CHARLET, Agence France-Presse Le chef de file du Rassemblement national (RN), Marin Lepen La répartition exacte des 577 sièges de l’Assemblée nationale ne devrait être connue que plus tard dans la soirée. Pour la gauche unie – pour la première fois depuis des décennies – les résultats de dimanche après-midi signifient qu’elle devient le principal bloc de l’opposition à l’Assemblée, un rôle jusqu’alors repris par la droite. Cette élection vient boucler un long cycle électoral qui aura entériné un vaste remaniement politique en France autour de trois blocs au détriment des partis traditionnels de droite et de gauche, entamé avec l’élection de M. Macron en 2017. Les Français se seront rendus aux urnes au total au moins quatre fois en deux ans, dans une série de crises successives, de la pandémie de COVID-19 à la guerre en Ukraine en passant par la hausse de l’inflation et les menaces sur l’économie. Chez lui, Emanuel Macron avait dramatisé la question, affirmant que le conflit en Ukraine avait affecté le quotidien des Français et insistant sur la “nécessité d’une France véritablement européenne qui puisse parler d’une voix claire et sans ambiguïté”. L’épouvantail des “extrêmes” avait également été ébranlé, dont la victoire, selon lui, allait semer “l’agitation” en France, les accusant de vouloir sortir de l’Union européenne (UE). Mais les Français ne l’ont pas vu de cette façon. Pour Marin Le Pen, déjà finaliste à l’élection présidentielle, c’est un succès incontestable : son parti progresse bien au-delà de la barre des 15 pour former un groupe à l’Assemblée nationale, pour la deuxième fois dans l’histoire du parti, après 1986. . Quant à la droite classique, elle sauve les meubles avec une soixantaine de députés, et devrait être au poste d’arbitre dans la future Assemblée. La journée avait mal commencé pour la majorité présidentielle avec l’échec en Guadeloupe du ministre de la Marine Justin Bénin, battu par le candidat de gauche. Selon une règle non écrite, mais déjà mise en place en 2017 par Emanuel Macron, Mme Benin devrait, dès qu’elle sera nommée, quitter le gouvernement. Cela pourrait aussi être le cas de plusieurs autres ministres, comme Clément Beaune (Europe), Amélie de Montchalin (Transition écologique) ou Stanislas Guerini (Fonction publique), chef de file du parti présidentiel, qui se sont livrés à des duels serrés contre la gauche. en région parisienne. En revanche, la première ministre Elizabeth Bourne a remporté son duel en Normandie.