Posté à 8h00
Emilie Côté La Presse
Le temps frais et les gouttes de pluie n’empêcheraient pas une reine de dominer, une rose de s’épanouir et un loup de hurler. Et des foules de monde pour assister à un spectacle qui marquera les esprits. Un spectacle qui a réuni trois des chanteurs les plus talentueux et inspirants de leur génération : Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy. Le titre de la pièce, Le roi, la rose et le lou (p), était un clin d’œil à deux concerts-concerts qui utilisaient la même idée, à savoir J’ai vu le loup, le renard, le lion, recueilli en 1974 par Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois, ainsi que Le vent, la mer et le roc, qui figurait dans Francos trois étoiles de l’année en 2003, Daniel Boucher, Éric Lapointe et Kevin Parent. Tous des hommes (dont deux dont la réputation n’est plus très enviable)… Heureusement, vous accueillez (encore) 2022, où il serait impensable qu’un rendez-vous musical au sommet n’inclue aucune femme. Surtout quand elles s’appellent Ariane Roy et Lou-Adriane Cassidy. Cheveux et vêtements à mi-chemin entre grunge et disco, quelle fougue et présence ils avaient sur la scène de la rue Clark, alors qu’ils étaient aux côtés de leur ami et troisième tête d’affiche de la soirée, Thierry Larose, qui avait reçu le prix Félix-Leclerc de la chanson à le début de la nuit. L’union des talents les oblige, le public n’avait que de grandes mélodies à se mettre sous la dent. Le trio a commencé le bal avec Tu veux parler d’Ariane Roy, Cantalou de Thierry Larose et Oui le serpent nous regarde de Lou-Adriane Cassidy. Nous étions au premier rang, et quelle excitation émanait de la scène ! Les filles avaient les cheveux en l’air, Thierry Larros ferma les yeux pour croire si tout cela était vrai. PHOTO PHILIPPE BOIVIN, LA PRESSE Ariane Roy et Thierry Larose Le rythme s’est ralenti lorsqu’ils ont interprété à trois voix et trois guitares la plus belle ballade française de la dernière décennie, Twenty-five Sous Island de Thierry Larose. Beau à pleurer.
Les amis d’abord
Amis de longue date, Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy partageaient déjà la scène ensemble bien avant l’idée de Le roi, la rose et le lou (p). Ils s’aiment autant qu’ils s’admirent, disaient-ils à la foule. Ce sont trois organistes expérimentés, mais la chimie entre eux leur a également donné beaucoup d’aisance et de détente en tant qu’interprètes samedi soir aux Francos. Il fallait voir Lou-Adriane Cassidy tout donner dans la version très “Hole” d’Entre mes jambes. PHOTO PHILIPPE BOIVIN, LA PRESSE Lou-Adriane Cassidy Ou la voir interpréter la chanson Fille à porter avec Ariane Roy – connue depuis l’âge de 9 ans. Sinon, on se souvient encore quand Thierry Larose a donné le signal des premières notes de son coup de circuit pop à chaque fois, Les amants de Pompéi.
dix sur scène
Pour compléter l’enviable trio de têtes d’affiche, on retrouvait sur scène Charles-Antoine Olivier et Pierre-Emmanuel Beaudoin à la batterie, Sam Beaulé à la basse, Dominique Plante à la guitare, et Vincent Gagnon et Odile Marmet-Rochefort aux claviers. Le titre de directeur musical du spectacle est allé à celui qui collabore avec le “roi, la rose et le loup”, à savoir Alexandre Martel (Anatole). Chapeau pour tout son travail. L’émission – à laquelle participaient de nombreux adolescents – avait de quoi nous rassurer sur l’avenir de la chanson française. Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy incarnent une génération de musiciens inspirants, talentueux, mais surtout décomplexés. Pour clore le spectacle avant le bis inattendu et improvisé (on entendait en fond sonore sortir Entre Matane et Bâton Rouge d’Isabelle Boulay), le trio de la soirée avait invité – envers et contre tout – Gilles Valiquette à interpréter ensemble son grand succès La vie en rose . Une belle marque de respect pour la grande pop québécoise d’autrefois. Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy ont fait preuve d’ordre et d’enthousiasme. C’était l’occasion de voir leur show qui pourrait se dérouler sur la grande scène et qui restera dans les chroniques de Franco.