Des présidents potentiels de groupes d’étude qui font réagir les gens. Une réunion de l’Assemblée nationale ce mardi soir a agi sur les groupes d’étude qui ont été créés dans les semaines suivantes, tout en pointant les groupes politiques qui pourraient prendre la direction. Les députés RN devraient en rassembler une dizaine comme celui sur “l’économie, la sécurité et la souveraineté numérique”. Mais c’est la possibilité qu’il dirige l’équipe vers « l’antisémitisme » et le « sida » qui fait le plus réagir les bancs de la gauche. “Le groupe d’étude ‘antisémitisme’ présidé par l’extrême droite ?” Impensable”, a déclaré le président du groupe socialiste Boris Valo sur son compte Twitter.

Des présidences “impossibles” pour Sandrine Rousseau

Ces commissions d’études sont des structures interpartisales, “des espaces irremplaçables de débat et d’échange” qui permettent aux députés “d’approfondir et de suivre des questions précises”, assurant notamment “un suivi juridique et technique”, résume l’Assemblée nationale. Cette indignation est partagée par l’écologiste Sandrine Rousseau. “Le RN qui a les groupes d’études sur l’antisémitisme et le sida. Un parti fondé par les SS et dont l’un des leaders historiques a parlé de mettre le “sida” dans les sanatoriums.” C’est impossible! “, a tranché le député parisien.

Changer l’image de RN

Alors qu’il y avait 122 groupes d’étude entre 2017 et 2022, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, a voté la directive en septembre : leur nombre devrait être réduit à 58. La mission a donc été confiée au Député RN Sébastien Chenu, en raison de sa qualité de Vice-Président de l’Assemblée, pour s’exprimer sur le sujet. Si la liste s’arrête officiellement en décembre prochain, les travaux du bureau ont déjà enregistré la création ou le maintien des groupes. Les élus de Marine Le Pen en ont également profité pour s’ériger en priorité à la présidence du groupe pour lutter contre l’antisémitisme – un symbole très fort pour le parti qui tente de gagner du terrain depuis son retour en force à l’Assemblée nationale, forte de 89 députés en juin dernier.

“Hors sujet” pour l’actuel président du groupe

Au sein de la majorité présidentielle, les réticences sont également fortes. Notamment à la question : l’histoire du mouvement. Jean-Marie Le Pen, le co-fondateur du FN/RN a été condamné par exemple pour « incitation à la haine », « polémique de crime contre l’humanité » ou encore « injure publique à caractère raciste ». Le profil du député varois Frédéric Boccaleti, qui a fondé une librairie connue pour proposer des ouvrages négatifs, avait également suscité la polémique à son arrivée au Palais-Bourbon lors de la dernière élection législative. “La répartition des groupes d’étude de l’assemblée n’a pas été enregistrée. Nous sommes opposés aux performances du groupe sur l’antisémitisme au sein du RN. Ce groupe a toujours fait partie de la majorité et doit le rester”, a souligné le député de la Renaissance. Benjamin Haddad sur son compte Twitter. “C’est hors de question”, a grondé l’actuel président du collectif antisémitisme, Sylvain Maillard, dans les colonnes du Journal du dimanche.

“On a toute la légitimité”, assure Chenu

Du côté du Rassemblement national, nous défendons la volonté de présider ce groupe d’étude. “Nous avons été les premiers à nous positionner. La Renaissance ne l’a fait qu’après nous. C’est un enjeu important de la société française et nous voulons voir précisément comment il est possible de lutter contre l’antisémitisme”, explique Sébastien Chenu à BFMTV.com . . “Nous avons toutes les raisons d’avancer sur ce dossier”, juge le vice-président RN de l’Assemblée. Une nouvelle réunion se tiendra la semaine prochaine, au cours de laquelle les différents groupes politiques pourront rediscuter des présidences avant que le bureau de l’Assemblée nationale n’approuve ou non cette liste en décembre prochain. Ce n’est pas la première fois qu’une controverse éclate sur la question des groupes d’étude. Fin octobre, La France insoumise avait accusé le RN de mettre fin à plusieurs groupes d’étude, comme celui sur l’accueil des immigrés ou consacré aux discriminations et LGBTQI-phobies dans le monde.