Une vraie victoire pour le Rassemblement National. A la surprise générale, le parti d’extrême droite a remporté 90 sièges à l’Assemblée nationale, selon un décompte de l’Institut Elabe pour BFMTV-RMC et L’Express avec notre partenaire SFR. Une cote qui pourrait faire du RN même le principal groupe d’opposition au Parlement. En effet, si les Noupes avaient un total de 147 sièges, la coalition devrait se scinder en plusieurs formations distinctes. Dans ce cas, si la France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS), Europe ologicologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF) se séparent, aucun ne dépassera les 90 sièges du Rassemblement national. La LFI, qui compte le plus d’élus, a en effet remporté 84 sièges, selon notre décompte. Six de moins que RN.
RN au niveau historique
Olivier For, leader du Parti socialiste, refuse cependant de voir dans la Coalition nationale le premier parti d’opposition. “Nous avons formé une alliance que je ne veux pas voir s’effondrer après l’élection et nous continuerons à travailler ensemble”, a-t-il déclaré à BFMTV. Quoi qu’il en soit, ce nouveau pouvoir du RN est historique. En effet, jamais depuis 1986 le parti d’extrême droite n’a acquis un groupe à l’Assemblée nationale. Cette année-là, 35 députés sont entrés dans le demi-cercle. Avec ses 90 élus, l’influence de l’Assemblée nationale sera encore plus grande. Parmi les conséquences possibles : le dépôt d’une motion de censure. Il faut 58 députés pour pouvoir actionner ce levier qui vise à renverser un gouvernement. Cela ne garantit en rien son succès, car la majorité absolue doit être atteinte lors du vote sur la proposition visant à contraindre le gouvernement à démissionner. Mais le camp présidentiel reste vulnérable, car il lui manque les 289 députés pour se défendre sereinement contre un tel scénario, qui ne s’est produit qu’une seule fois sous la Ve République, en 1962.