Enfin, cela se fera plus tôt que d’habitude. Du moins si l’on regarde les dernières années. En effet, le 15 novembre, un mois tout juste après la fin de ce stage MECO, l’armée française [EMA] a annoncé l’engagement du groupe aéronaval [GAN ou TF473] formé autour de “Charles de Gaulle” pour la mission “Antarès” dont la durée n’a pas été déterminée. Si l’EMA n’a pas été discrète sur les détails des déploiements des groupements tactiques de porte-avions jusqu’à présent, c’est très différent avec cette mission Antares. En effet, aucune information précise n’a été donnée sur le parcours qu’il suivra. [si ce n’est que sa zone d’intervention se concentrera sur la Méditerranée et pourrait s’étendre jusqu’à l’océan Indien si nécessaire]. Et les noms des navires qui le composeront n’ont pas été partagés. Il en est de même du nombre d’avions Rafale F3R et E-2C Hawkeye du groupe aérien à bord [GAé] à “Charles de Gaulle”. Le porte-avions Charles de Gaulle a validé avec succès sa préparation opérationnelle (MECO) ! Les compétences de l’équipage et leur capacité à faire face aux situations de crise ont été certifiées. Maintenant, il est prêt à repartir en mission !⤵️ pic.twitter.com/jHPKa8XE40 — Marine nationale (@MarineNationale) 14 octobre 2022 Or, le dossier de presse publié à l’occasion du départ en mission du GAN mentionne la présence d’une frégate multi-missions [FREMM]un bâtiment administratif et d’approvisionnement [BCR]d’une frégate de défense aérienne [FDA]qui doit être le ‘Forbin’ puisque le ‘Chevalier Paul’ a rejoint l’escorte du nouveau porte-avions américain USS Gerald Ford, un sous-marin nucléaire d’attaque. [le « Suffren »?] et un “bâtiment d’escorte polyvalent”. Un avion de patrouille maritime Atlantique 2 en fera également partie, comme lors des deux déploiements précédents du Charles de Gaulle. Les navires alliés seront également incorporés, l’EMA citant “les navires de guerre grecs, italiens et américains”. « Les 3 000 militaires français et étrangers de cette aéronavale internationale interviennent dans des zones d’importance stratégique pour les intérêts français et européens, en Méditerranée et jusqu’à l’océan Indien selon la conjoncture internationale. […] La mission Antares prépare également les militaires à un engagement de haute intensité avec nos alliés, dans tous les environnements et domaines », explique l’EMA. Dans son dossier de presse, il insiste sur “l’imprévisibilité” du groupe aéronaval, arguant qu’il s’agit d’un “atout non négligeable pour assurer sa liberté d’action” ainsi que sa “liberté de manœuvre en haute mer, y compris dans les zones contestées”. “. Mais le GAN doit avant tout participer à la posture de dissuasion de l’OTAN à l’est de l’Europe et soutenir les missions aériennes « Air Shielding » sous commandement allié. Il mentionne également la participation à l’opération Chammal, ainsi que le déploiement en mer Rouge et dans l’océan Indien « en fonction de la situation tactique ». Quant au nom de ce nouveau développement opérationnel du GAN [le quinzième depuis Héraclès, en 2001]il a été choisi en relation avec l’étoile rouge qui s’oppose à la planète Mars et qui représentait, pour les anciens Grecs, la « ruse guerrière face à la violence pure » incarnée par Arès, le dieu de la guerre. [qui était Mars pour les Romains, ndlr]. A noter que c’est aussi le nom d’une mission effectuée il y a trente ans sur la station spatiale russe. [ex-soviétique] MIR, par l’astronaute français Michel Tognini