La semaine dernière, trois jours seulement avant cette tentative de suicide, le maire avait en effet été retrouvé dans un champ, la bouche et les yeux scotchés, des blessures au visage et surtout, des clous de charpentier enfoncés dans les jambes et les mains. Des événements que le procureur lui-même qualifiait à l’époque de “mise en scène macabre d’une crucifixion”. Selon le maire, deux hommes lui ont donné un coup de poing au visage, avant de le faire tomber face contre terre et de lui couper les ongles. à l’aide d’une cloueuse pneumatique.
La procédure a été close sans suite faute de suspect
Une scène terrible qui pourrait indiquer l’exécution de plusieurs intimidations très lourdes menées, depuis près d’un an, contre l’élu, apparemment en représailles à son soutien au président Emmanuel Macron. Il avait ainsi reçu plusieurs lettres de menaces de mort alors que deux de ses voitures étaient incendiées dans son garage. Les procédures engagées ont alors toutes été rejetées, “en l’absence d’identification d’un éventuel auteur, malgré des enquêtes longues et approfondies”, assure le procureur. Personne ne semblait avoir beaucoup de raisons d’être en colère contre le maire. Et en effet, les habitants de ce village du Cotentin d’environ 500 habitants assurent que “chacun ici, qu’il partage son avis ou non, apprécie la disponibilité et la gentillesse du maire”.
Le maire dit avoir menti, puis se rétracte
Mais un événement vint soudain comprendre la quiétude de ce village pour de bon. En effet, on apprenait la semaine dernière que, dans le cadre d’une autre enquête, le maire avait reconnu avoir menti. En mai dernier, deux plombs de fusil de chasse sont tombés dans sa camionnette. Eh bien, ces tirs, Bernard Denis a avoué au procureur avoir lui-même tiré sur son propre véhicule et… concocté tous les détails de cette “nouvelle” attaque ! Une « plainte pour crime imaginaire » pour laquelle il devrait normalement comparaître à la fin de ce mois. Et l’histoire ne s’arrête pas là… Ce mensonge, le maire, après l’agression de ce week-end, y est revenu. Enfin il assure que les coups de fusil ne sont pas son œuvre. Inutile de dire que cette volte-face sème plus que jamais le trouble dans ce village actuellement en pleine débandade, comme l’indique cet habitant qui, « à cause du contexte », tient à rester anonyme : « Bien sûr que je peux » Je n’imagine pas une seconde que le maire puisse s’automutiler. Mais on se demande aussi pourquoi il a inventé une attaque et pourquoi il revient maintenant à ce mensonge. Et aussi, comment les enquêteurs, depuis près d’un an, n’ont pas encore trouvé de suspects dans un petit village comme le nôtre, où personne ici de ma connaissance ne vous dira du mal de Bernard.