L’adjoint au maire de Saint-Côme-du-Mont (Manche), qui s’est récemment dit victime de plusieurs attentats, a été retrouvé mercredi avec des blessures au visage, les mains et les pieds coincés, a-t-on appris auprès du parquet de Coutances. . Mais alors pourquoi plusieurs élus locaux, interrogés par nos confrères, préfèrent-ils être prudents avant de soutenir l’édile ? La Dépêche fait le point.

Faits

“Bernard Denis a été retrouvé vers 12h30 dans un champ près de la mairie, blessé au visage et avec des clous enfoncés dans le dessus des mains et dans chacun des talons”, selon Michaël Giraudet, le procureur, joint par AFP. Bernard Denis a été “transféré au centre hospitalier de Saint Lô pour y recevoir les soins nécessaires” et y subir des “examens médicaux” complémentaires selon le parquet. Une enquête pour violences aggravées a été confiée à la brigade d’enquête de Saint-Lô avec l’appui de la police judiciaire de la gendarmerie nationale.

Attaques précédentes

Le maire de cette commune déconcentrée de Carentan-les-Marais s’était déjà déclaré victime d’attentats à plusieurs reprises ces derniers mois. Une affaire très médiatisée, que la préfecture du Mans a assuré suivre “avec la plus grande attention vis-à-vis du parquet et de la gendarmerie” sans faire de nouveau “déclaration sur l’enquête en cours”. Deux procès, concernant l’incendie de son garage et de son véhicule, ainsi que les menaces de mort, “ont fait l’objet d’un classement sans suite faute d’identification d’un éventuel auteur”, explique Michaël Giraudet, indiquant que “les très nombreux et les très longues enquêtes qui ont eu lieu » n’ont pas permis « d’impliquer qui que ce soit ».

Mensonges

Une agression que Bernard Dennis a prétendu avoir subie en mai 2022 a mis à mal l’exactitude de ses déclarations. En effet, une autre enquête, portant sur deux fusillades au fourgon du maire en mai 2022, « a permis d’établir que Bernard Dennis avait menti. .” dit le procureur. Poursuivi pour ces événements pour une « plainte pour crime fictif », il comparaîtra devant le CRPC dans les prochaines semaines.

Des élus locaux méfiants

Comme le rapporte Ouest-France, plusieurs élus et responsables de la région préfèrent être prudents avant d’apporter tout leur soutien à l’édile. “J’apporte mon soutien et ma solidarité quand je sais ce qui s’est réellement passé, comme je l’ai fait au début”, explique à nos confrères l’un de ces élus, qui souhaite rester anonyme. Considérant les doutes qui planent encore sur l’affaire, ce dernier souhaite “attendre d’en savoir plus avant de prendre position”. Concernant la révélation de l’agression imaginaire de Bernard Denis, Jean-Pierre Lonner, maire de Carredan-le-Maray, a assuré être “tombé de sa chaise” en la découvrant. “En tant que maire j’aimerais être informé du contraire, je n’ai pas vu Bernard Denis récemment, mais il venait régulièrement aux conseils municipaux”, a-t-il expliqué.