Selon le ministre du Travail, il s’agit de créer “un écart suffisant entre le minimum vieillesse (953 euros pour une personne seule aujourd’hui) et le minimum retraite, afin de renforcer la valeur du travail”. Pour Olivier Dussopt, cet écart “permettra à environ 25% des nouveaux retraités – et plus souvent des femmes – d’avoir une retraite plus élevée”. A la veille du lancement du second cycle de concertations sur la réforme des retraites, Olivier Dussopt évoque également les régimes spécifiques qui seront touchés, évoquant “ceux des industries électriques et gazières, de la RATP ou encore celui de la Banque de France”. Selon lui, le gouvernement “favorise la clause grand-père, calquée sur la SNCF, qui a fermé l’accès au statut particulier aux jeunes agents”. Olivier Dussopt ne doute pas que “la question du statut de l’Assemblée nationale et du Sénat sera examinée dans le cadre du retrait parlementaire”, mais il exclut certains statuts, comme ceux des marins ou des danseurs de l’Opéra de Paris et du Comédie française. Interrogé sur l’éventuel décalage de l’âge à partir duquel la retraite progressive est possible (60 ans), le ministre note dans cet entretien aux Echos que “quand on décale l’âge d’ouverture des droits, c’est logique que les débarquements soient décalés de le même”. Cette logique pourrait notamment s’appliquer au régime de carrière longue, qui permet de prendre sa retraite plus tôt si l’on commence à travailler avant 20 ans. Toutefois, le ministre du Travail voit deux exceptions : le gouvernement ne souhaite pas “décaler l’âge limite qui est de 67 ans”, ni “modifier les limites d’âge permettant la retraite à taux plein pour les assurés invalides ou inaptes à 62 ans et pour les personnes ayant des besoins spéciaux à l’âge de 55 ans”. Interrogé sur le sens des économies réalisées, Olivier Dussopt répond que “pas un euro de cotisation ne financera autre chose que les retraites”. Mais en favorisant l’emploi des seniors, la réforme pourrait aussi générer plus de recettes fiscales et sociales pour les autres branches de la Sécurité sociale, note-t-il.