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Un vote de sanctions qu’il n’a jamais vu pour un président de la République qui vient d’être réélu. Avec 224 députés, selon les premières prévisions d’Ipsos-Sopra Steria, les macronistes sont bien en deçà de la barre fatale des 289 élus nécessaires pour obtenir la majorité absolue. Et on ne sait pas encore quelles forces lui permettraient d’y parvenir. Ensemble Candidats ! devant les troupes de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), qui compte 149 députés. Niveau d’eau bas auquel les candidats de l’union de gauche s’attendraient à l’issue du premier tour, si l’on s’appuyait sur les instituts électoraux. Mais ce dernier n’a pas pu mesurer à quel point l’instabilité électorale devenait la norme.

Une “situation inédite”

A la surprise générale, le Rassemblement national (RN) a en effet envoyé 85 députés au Palais-Bourbon. Dix fois plus qu’il y a cinq ans. Un “tsunami” a accueilli le vice-président du RN, Jordan Bardella. La confirmation de la division de la scène politique française entre macronistes, mélancoliens et lépénistes, mais aussi que le scrutin majoritaire, qui suppose le recueil de 50 % des suffrages au second tour, n’est plus un obstacle insurmontable pour l’extrême- bon parti. . Comme il ne protège plus les pouvoirs centraux comme avant. Lire aussi : Résultats des élections législatives 2022, en direct : la ministre Amélie de Montchalin salue Jérôme Guedj. Olivier Faure et Fabien Roussel ont été réélus
La dernière fois que le RN a formé un groupe à l’Assemblée nationale, il s’appelait le Front national. Son président s’appelait Jean-Marie Le Pen. C’était entre 1986 et 1988. Leurs troupes étaient alors trois fois moins nombreuses. Le parti Les Républicains (LR), qui s’appuyait sur son ancrage local pour survivre au lendemain de l’éviction présidentielle de Valérie Pécresse, a été relégué en quatrième force à l’Assemblée nationale. Elle ne compte que 78 députés, contre 112 lors de la précédente législature. Cependant, son rôle sera crucial. Cette formation va en effet obliger la Première ministre, Elisabeth Borne, à trouver des alliés dans chaque texte, rétablissant de fait un débat parlementaire souvent mis à mal lors du précédent quinquennat. Contrairement à la majorité relative de Michel Rocard en 1988, l’article 49-3 de la Constitution – qui permet d’adopter le texte sans vote sous la responsabilité du gouvernement – ne peut désormais être utilisé que par répétition par session de la Chambre, à l’exception de factures fiscales. Cela nous oblige à développer une culture du compromis dans laquelle Emmanuel Macron n’est pas utilisé. Il ne vous reste plus qu’à lire 70,88% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.